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, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

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Du fait de la nature interdisciplinaire de notre travail, les problèmes de méthodologievont se poser à deux niveaux : tout d’abord au niveau général des sciences humaines,puis au niveau particulier de l’étude des textes en question.Comment justifier le fait que cette vision de l’artiste, ce mythe, est bien lafaçon dont l’artiste était perçu à l’époque ? Nous abordons ici un problèmeméthodologique commun à toute science sociale s’intéressant au passé. Se pose ici laquestion kantienne du comment avoir une quelconque connaissance historique. Unetentative de réponse à ce problème est la proposition de Collingwood du « reenactment». Ce concept est très discuté et interprété de façon très différente. Saarirelève cependant deux grandes écoles d’interprétation de ce concept : lesintuitionnistes et les conceptuels. Il rejette avec Mink l’interprétation intuitionniste :« Le « re-enactment » n’est pas une façon privilégiée d’obtenir l’accès à desprocessus mentaux autrement imperceptibles, mais est plutôt une partie (étape)nécessaire de l’observation et de la description des actions » 24 . Nous pensons que celaest acceptable et rejetons avec eux l’approche intuitionniste. Saari argumente ensuite,citant Van der Dussen, que le concept de « re-enactment » n’est pas uneméthodologie ou un outil méthodologique pour arriver à une connaissance plausibledu passé, mais est la réponse à la question de savoir comment la connaissancehistorique est possible 25 . Nous pensons de même et nous sommes d’accord avecl’analyse de Saari qui pense que le concept de « re-enactment » est une préconditiontranscendante, une représentation imaginaire qui sert de cadre à la recherche. C’estdonc ce travail préparatoire de « re-enactment » qui nous intéressera afin de cadrernotre recherche. Se pose ensuite le problème de la crédibilité, du degré de certitudeque nous pouvons atteindre lorsque nous parlons du passé. Là encore, nous acceptonsla théorie de Collingwood. Collingwood, dans un manuscrit non publié datant de23 J. CAMPBELL, The power of myth, Doubleday, New York, 1989, “No, mythology is not a lie, mythology ispoetry, it is metaphorical. It has been well said that mythology is the penultimate truth penultimate because theultimate cannot be put into words.”, p. 163.24 H. SAARI, Re-enactment : a study in R.G. Collingwood’s Philosophy of History, Åbo Akademi publisher,Turku, 1984, « ‘re-enactment’ is not a privileged way of gaining access to otherwise unobservable mentalprocesses, but rather a necessary part of the observation and description of actions. » p. 93.25 W. J. VAN DER DUSSEN, cité par H. SAARI dans Re-enactment: a study in R.G. Collingwood’s Philosophyof History, Åbo Akademi publisher, Turku, 1984 : “The re-enactment doctrine […] is not a proposal for anhistorical methodology, a sort of methodological device for arriving at reliable knowledge of the past. It is aresponse to the question how historical knowledge is possible, not to the different question how we can arrive atit”, p. 106.8

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