10.07.2015 Views

, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

prudence, tempérant son imagination, à une liberté créatrice reconnue, approuvéeau moins par les philosophes des Lumières, si elle n’est pas nécessairementacceptée par le reste de la société. Au XIXe siècle, ce débat sur l’originalité dugénie se poursuit dans la figure de l’artiste. C’est surtout l’artiste briseur de règlesque nous retrouvons dans les romans du XIXe siècle et qui s’imposera au XXesiècle comme le seul type de génie.Il semble que, pour de Piles, le génie n’est pas contestable puisqu’il peut« faire paraître » 24 et imposer son génie au public. Du Bos exprime un acte de foicomparable dans les pouvoirs du génie et du rôle qu’a le destin dans la vie dugénie :[…] les hommes nés pour être de grands peintres ou de grands poètes, ne sont point deceux, s’il est permis de parler ainsi, qui ne sauraient se produire que sous le bon plaisir dela fortune. Elle ne saurait les priver des secours nécessaires pour manifester leurstalents 25 .Le génie est donc un homme heureux porté par le destin et reconnu. La Font deSaint-Yenne appuie lui aussi cette conception du génie indiscutable en soutenantque : « […] le vrai beau force tout le monde à l'admiration » 26 . Diderot dans sesEssais sur la peinture semble plus pessimiste quant à l’unanimité de lareconnaissance du génie : « De là l’incertitude du succès de tout ouvrage de génie.Il est seul. On ne l’apprécie qu’en le rapportant immédiatement à la nature. Et quiest-ce qui sait remonter jusque-là ? Un autre homme de génie » 27 . Pour Diderot,seul un autre génie peut juger le génie positivement. Il repousse la conception del’artiste-génie indiscutable et reconnu du public en introduisant le problème dujugement de l’œuvre de génie. Diderot a une grande importance dans laperception de l’artiste et de la critique d’art au XIXe car ses écrits sur les Salonssont publiés et donc rendus publics en 1795, soit onze ans après sa mort. Cettevision de l’homme de génie, isolé dans son art, jugé négativement par le public24 R. de PILES, Cours de peinture par principes, Estienne, Paris, 1701, rééd. Gallimard, Paris, 1989, p. 35.25 J.B. DU BOS, Réflexions critiques sur la poésie et sur la peinture, 1719, rééd. Paris, Ecole nationalesupérieure des Beaux-Arts, 1993, cité dans R. DÉMORIS (textes réunis par), L’artiste en représentation,Actes du colloque Paris III- Bologne 16-17 Avril 1991, Édition Desjonquières, Paris, 1993, p. 21.26 LA FONT DE SAINT-YENNE, Sentiments sur quelques ouvrages de peinture, sculpture et gravure écritsà un particulier en province, Paris, 1754 . rééd. Genève, Slatkine reprints, 1970, p. 47.27 D. DIDEROT, Essai sur la peinture, dans Œuvres Esthétiques, édition Classiques Garnier, France, 1994, p.740.36

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!