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, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

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le personnage de Porbus, le peintre productif, le conseiller de Poussin, Balzacrefuse la rêverie et l’attente de l’inspiration : « Travaillez ! les peintres ne doiventméditer que les brosses à la main » (B55). Balzac donne ici un autre point de vuesur le processus de création : le peintre est alors un agent actif mais uniquementdans la technique, en attendant d’être touché par l’inspiration.Balzac donne les étapes et les détails techniques du travail de Frenhofer(B51-52) par couche, le travail des ombres, le modelé, etc. Ici aussi nousretrouvons des échos de Diderot. Lorsqu’il parle des effets de la peinture sur lespectateur Balzac explique que « de près, ce travail semble cotonneux et paraîtmanquer de précision, mais à deux pas, tout se raffermit, s’arrête et se détache »(B52) ; et Diderot souligne que « Le faire de Chardin est particulier […] de prèson ne sait ce que c’est, qu’à mesure qu’on s’éloigne l’objet se crée, et finit par êtrecelui de la nature même » 61 . De même lorsque Balzac parle des qualitéstechniques du peintre il insiste sur le fait qu’ : « […] on sent l’air circuler toutautour » (B52) alors que Diderot exprimait déjà cette idée en disant : « Commel’air circule autour de ces objets » 62 . Les deux auteurs rapproche le travail dupeintre de celui du soleil, Balzac en se demandant « N’est-ce pas ainsi queprocède le soleil, ce divin peintre de l’univers » (B52), et Diderot en expliquantque « La lumière du soleil ne sauve pas mieux les disparates des êtres qu’elleéclaire » 63 . Le discours de Frenhofer concernant la technique artistique suitd’assez près les théories de Diderot, qu’il a développées dans ses Salons, et plusencore dans son « Essai sur la peinture ». Si l’on considère le premier chapitre decet essai, « Mes pensées bizarres sur le dessin », nous voyons que Diderot insistesur le fait que la nature ne fait rien d’incorrect et que chaque caractéristiquephysique d’un homme est la conséquence d’un effet. Il souligne que : « Si lescauses et les effets nous étaient évidents, nous n’aurions rien de mieux à faire quede représenter les êtres tels qu’ils sont » 64 . Il continue sur les artistes quiparviennent à saisir cette relation de cause à effet instinctivement. Balzac reprendcette idée dans une formulation très proche : « Ni le peintre, ni le poète, ni lesculpteur ne doivent séparer l’effet de la cause qui sont invinciblement l’un dansl’autre ! La véritable lutte est là. Beaucoup de peintres triomphent instinctivement61 Ibid., p. 491.62 Ibid., p. 485.63 Ibid., p. 485.64 Ibid., p. 666.148

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