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, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

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artiste, l’atelier de l’artiste fait peu à peu disparaître les aspects salissants dumétier : « […] rapprocher leur lieu de travail d’un salon élégant et confortable,c’est du même coup se hausser dans la hiérarchie sociale, se mettre ou essayer dese mettre sur le même pied que les gens du monde dont on attend les faveurs » 33 .Garnotelle est le prototype du peintre académique bourgeois dont l’atelier n’est niun lieu de rêverie, ni un lieu de travail, mais bien un salon de réception etd’exposition où il vend ses œuvres au public bourgeois.Le personnage de Crescent dans Manette Salomon est un peintred’extérieur. Il ne reste donc pas dans l’atelier pour trouver des motifs, il lesrapporte de l’extérieur, ce qui explique un certain dénuement de l’atelier :« L’atelier était une grange avec une planche portant à sept ou huit pieds de hautdes toiles retournées, trois chevalets en bois blanc » (G372). Ce qui est frappantdans cet atelier, c’est l’espace et l’omniprésence des objets de l’activité d’artiste.La mention de la grange « et quelques faïences de village écornées » (G372)viennent renforcer le côté rustique du lieu, que nous retrouvons dans la peinturebucolique de Crescent. Cet atelier reflète le travail productif et régulier del’artiste : « Et véritablement, de la vie ouvrière, de l’ouvrier, l’homme et l’atelier àpremière vue montraient le caractère » (G372). Crescent est peut-être le seulartiste véritable présenté dans Manette Salomon, ce qui se reflète dans son ateliersobre et adapté à la production. Il combine les deux qualités nécessaires pour lesGoncourt à l’artiste : la qualité de l’observation paresseuse et la capacité detravail. La rêverie de Crescent se fait à l’extérieur de l’atelier, et l’atelier estuniquement un lieu de travail.Les Goncourt, en virtuose de la langue et de l’image, nous présentent desateliers tous très denses en informations sur leurs peintres imaginaires. Ils seservent le plus possible du motif de l’atelier, utilisant et combinant l’expériencequ’ils ont des ateliers réels qu’ils connaissent.1.1.5 Les ateliers de ZolaZola est celui des écrivains étudiés ici qui possède sans doute la connaissance laplus intime de l’atelier. Ami d’enfance de Cézanne, compagnon et soutien des33 J. LETHÈVE, La vie quotidienne des artistes français au XIXe siècle, Hachette, Paris, 1968, p. 59.69

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