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, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

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période, à cause ou grâce à la critique, et la dure lutte pour être reconnu qu’avécue Bongrand dans sa jeunesse. Bongrand souligne la légèreté et l’aspectéphémère de la critique qui crie au génie pendant huit jours et qui oublie aussitôtle nouvel artiste qui redisparaît dans l’anonymat. Zola montre ainsi la prise depouvoir du critique au cours du XIXe siècle. Le seul point commun entre l’artisteet ce critique est un profond mépris du public : « Et puis le public aime ça, qu’onlui découvre des grands hommes. - Sans doute, la bêtise du public est infinie, jeveux bien que vous l’exploitiez… » (Z215). Le critique devient ainsi chez Zolaune exploitation nécessaire à l’artiste ; ce guide aveugle qui entraîne le publicdans une passion subite et passagère pour un artiste d’un jour mais qui fait existercet artiste. Jory devient peu à peu l’incarnation de la méchanceté et de l’avidité ducritique :La rapacité bourgeoise qu’il tenait de son père, cette hérédité du gain qui l’avait jetésecrètement à des spéculations infimes, dès les premiers sous gagnés, s’étalaitaujourd’hui, finissait par faire de lui un terrible monsieur saignant à blanc les artistes etles amateurs qui lui tombaient sous la main (Z343).La vengeance des artistes sur lui est Mathilde, sa femme, ancienne maîtresse deMahoudeau et Chaîne, qui le réduit « […] à une obéissance peureuse de petitgarçon […] » (Z243). Zola, lui-même critique, montre donc dans son romanl’importance que le critique peut avoir dans le monde des arts et dans la vie desartistes.Miroir de Zola, l’écrivain s’efface derrière le personnage du peintre, maispossède une certaine conscience du drame de la création que n’a pas le peintre. Lepersonnage du peintre semble être chez Zola la partie maudite de l’écrivain.L’écrivain est pour le peintre un ami, un conseiller, une sorte de sauveur. Lepeintre et l’écrivain ont le même objectif : le réel ; ils sont « passioné[s] de véritéet de puissance » (Z67). Cette intention du réel en art caractérise à la fois l’œuvrede Sandoz, de Claude mais aussi de l’auteur, Zola. Ces deux personnagespartagent, comme nous l’avons vu, un même processus créatif et une même luttepour se détacher de ce qui a été fait dans le passé :Il renversa la tête, il ajouta entre ces dents :176

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