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, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

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plus précisément ce à quoi aspire artistiquement Coriolis. Zola, dans L’Œuvre,attribue à Claude cette critique de Delacroix et Courbet :Ils ne sont que deux, Delacroix et Courbet. Le reste, c’est de la fripouille…Hein ? levieux lion romantique, quelle fière allure ! En voilà un décorateur qui faisait flamber lestons ! Et quelle poigne ! Il aurait couvert les murs de Paris, si on les lui avait donnés : sapalette bouillait et débordait.[…] Puis, l’autre est venu, un rude ouvrier, le plus vraimentpeintre du siècle, et d’un métier absolument classique, ce que pas un de ces crétins n’asenti (Z65).Là encore, la critique caractérise l’art de Delacroix et Courbet de façon rapide etefficace. Ici aussi, l’auteur s’intéresse plus à l’impression créée par la peinturequ’à une description précise de tableaux. L’attribution de cette critique à Claudele place dans la lignée des grands révolutionnaires de la peinture du XIXe siècle.Ainsi la critique d’art, sans entrer dans le détail de la description de tableau, vapermettre à l’auteur de positionner artistiquement son personnage par rapport àdes peintres ou des mouvements réels.L’ekphrasis va elle aussi apporter un éclairage nouveau sur le personnagede l’artiste. Vouilloux souligne l’importance de l’autonomisation de cesdescriptions littéraires de tableaux :À côté de la description-tableau, se détache ce « genre » nouveau : la « description detableau », celle qui, se suffisant à elle-même, a pu rompre avec la visée documentaire quise trouve à son origine ; œuvre en soi, délivrée de ce qu’elle avait pour mission desuppléer, c’est elle qui rend possibles les descriptions de tableaux imaginaires, de Balzac(Frenhofer) à Proust (Elstir) en passant par Zola (Claude Lantier). Car cette émancipationcoïncide précisément avec la grande période du réalisme que sera le XIXe siècle 34 .L’ekphrasis, à l’origine faisant partie de la critique d’art, s’en détache peu à peupour prendre son autonomie et devenir une entité littéraire à part entière. Dans LeChef-d’œuvre inconnu, nous trouvons plusieurs ekphrasis très courtes qui nousdonnent quelques indications de sujets et de compositions pour nous permettre decaractériser l’art de l’artiste. Elles ne donnent que les grandes lignes de lacomposition et du thème de la Sainte de Porbus (B41), de l’Adam de Mabuse(B49), du dessin de Poussin (B46) et des deux portraits de femme de Frenhofer34 B. VOUILLOUX, La peinture dans le texte, CNRS éditions, Paris, 1994, p. 53.188

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