10.07.2015 Views

, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

, ARTISTE DANS 'ONCOURT - Doria

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Langibout est « un immense atelier peint en vert olive » (G98) de sept à huit piedsde haut. Notons la précision de la description du lieu, qui semble être plus ungymnase qu’un atelier. En effet, l’atelier est supposé accueillir de nombreuxjeunes artistes, une soixantaine, de tous niveaux. Il est nécessairement de grandetaille, ce qui lui confère aussi une certaine impersonnalité. L’éclairage de cetatelier collectif est l’éclairage académique : « le jour de la baie ouverte » (G98).Le seul outil du métier décrit de façon très précise est la table à modèle. C’est ceque propose l’atelier, un modèle qui va permettre au jeune artiste d’apprendre àcopier sur nature. Les seuls autres éléments liés au métier sont « des grattages depalette, des adresses de modèles, des portraits-charges » (G98) qui couvrent laboiserie. Ces « restes » impersonnels et satiriques semblent être le cœur de ladescription de l’atelier collectif chez les Goncourt, ce qui reflète le mépris qu’ilsont pour ce type de formation. Le seul objet d’art proprement dit est « sur une desparois latérales […] le discobole, moulage de Jacquet » (G99). C’est une sculpturedu Grec Myron datant du Ve siècle avant JC. Mais, moins qu’une décoration, lediscobole est un outil pédagogique. Lethève rapporte le rôle des sculpturesantiques dans la formation de l’artiste :Balze, élève d’Ingres, nous explique comment celui-ci procédait avec le nouveau : « M.Ingres le plaçait « au cadre » c’est-à-dire devant le modèle, estampe ou dessin d’après leschefs-d’œuvre de l’art et principalement de Raphaël pour lequel il professait le culte leplus profond. Ce jeune homme y restait souvent de cinq à six mois avant de passer auxreliefs 47 .Puis, après la copie de reliefs, vient celle de moulages, comme celui du discoboleprésenté dans l’atelier Langibout, ensuite la copie de statues antiques et enfin cellede modèles nus. L’atelier collectif décrit avec mépris par les Goncourt, a été lepassage obligatoire de nombreux artistes.Nous retrouvons ce motif de l’atelier collectif chez Zola. Nous voyonsaussi dans cet atelier l’aspect impersonnel que nous avions souligné chez lesGoncourt. L’atelier dans lequel travail Dubuche a une « nudité de halle malsoignée » (Z81) et personne ne semble prendre soin des aspects matériels : le47 Idem, p.19-2080

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!