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Enseigner au collège - Histoire-géographie éducation civique - Cndp

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Cette démarche n'empêchera pas de retrouverl'ordre du programme si la réflexion amorcéeà l'occasion du point de départ dépasse la situationlocale et immédiate pour s'étendre à desquestions plus vastes, comme l'étude des institutionsmondiales de solidarité, ce qui permettrade revenir <strong>au</strong> principe d'égalité sans nuireà la cohérence du programme.B. Lever la loi du silenceà l'écoleLorsqu'elle est prise <strong>au</strong> dépourvu par des situationsimprévisibles, face à des événementsgraves, voire délictueux, l'institution scolaireadopte parfois la loi du silence, par crainte,entre <strong>au</strong>tres choses, de compromettre « l'imagede l'établissement ». Il est légitime qu'uneinstitution ait le souci de se protéger contrel'indiscrétion, de s'épargner des scandales.Comment ne pas redouter en effet pour l'écolece phénomène de diffusion engendré par lesmédias, la fascination de certains événementspourtant répréhensibles, le prestige que peuventdégager certains délits ?Le silence est illusoire quand il n'opère qu'uneaccalmie provisoire. Le problème qui éclate etqu'il tente d'étouffer, risque d'être seulementdifféré, et la crise d'éclater ultérieurement avecplus de gravité encore. Tout événement doitêtre envisagé comme un symptôme. L'éducation<strong>civique</strong> préconise le débat comme dispositifessentiel pour examiner les notions duprogramme et gérer les situations qui surgissentdans la vie même de l'école ; il doit prendre lerisque d'aborder n'importe quel sujet quicontient une menace ou qui constitue uneinfraction que l'on ne peut soustraire àl'épreuve de la loi.L'adolescence et la pré-adolescence sont desétats de fragilité. Un enfant ne dépose pas, àl'entrée de l'école, les questions qui l'assaillentou l'agitent qu'elles soient liées à sa situationsociale ou à sa personnalité. Ces questionsdeviennent inévitablement l'affaire de tous lesacteurs d'éducation. Il n'existe pas d'apprentissageaseptisé, fondé sur la seule mise en œuvrede compétences intellectuelles, à l'exclusiondes <strong>au</strong>tres dimensions de l'être et des préoccupationsqui s'y rattachent. Informer les élèvessur les risques qui les menacent est une démarche<strong>civique</strong>. L'organisation de la préventiondes risques est de la responsabilité du chefd'établissement et concerne toute la commun<strong>au</strong>tédes adultes.On n'imaginait pas, voilà quelque vingt ans,évoquer à l'école les problèmes liés à la sexualité.Le péril du sida a frappé d'archaïsme desréserves et des tabous, pourtant légitimés parune morale ; il a imposé des urgences et desmesures nouvelles qui commandent <strong>au</strong>jourd'huide ne pas méconnaître la sexualité desélèves. Cette exigence ne doit pas être confondueavec une indiscrétion impudique ou complaisante; elle relève de la prise en compte dela personne humaine, de l'information due <strong>au</strong>xpersonnes sur les risques de vivre, du droit à laprotection de la santé et à la prévention. Elleest étayée de valeurs fortes comprises dans leprogramme d'éducation <strong>civique</strong>, relatives <strong>au</strong>respect de soi-même et <strong>au</strong> respect de l'<strong>au</strong>tre.Aucun sujet ne sera éludé de l'information nidu débat. Il ne suffit pas de l'affirmer, encoref<strong>au</strong>t-il construire des attitudes et des procéduresqui éviteront, quand le silence est levé, lesdérives de la démagogie ou de la dramatisation.Dans certains cas délicats, l'interventionest difficile et les moyens d'agir limités. Quefaire, que dire – et surtout comment le dire ? –lorsque l'on s'aperçoit que des enfants quireprennent l'école le lundi matin ont faim ?Que faire encore lorsque l'on découvre que dejeunes élèves sont porteurs d'armes plus oumoins dangereuses ? Comment agir à la découvertede pratiques illicites ? Dans tous les cas,lever la loi du silence n'est ni une décision niune résolution faciles, surtout quand les faitsconcernés s'inscrivent dans des perturbationssociales qui dépassent largement le champ del'école, et sur lesquelles elle n'a <strong>au</strong>cune prise.On peut comprendre qu'un débat « bien mené »n'a pas pour but « d'étaler » des situationsparticulières, encore moins d'y remédier – lasolution n'appartient pas à l'école – mais dedédramatiser des situations génératrices d'inquiétude,d'incompréhension, d'intolérance,d'empêcher des sentiments ou des comportementsd'exclusion et de repli. La parole n'estpas obligatoirement spectaculaire et le silencepeut se lever à la faveur d'entretiens, dedébats, où se dispensent la compréhension etl'écoute.Le silence est coupable quand il couvre, parexemple, des situations de brimade que l'onéchoue à enrayer. Il y a, dans ces situations, lesilence des victimes qui craignent les sévices etÉDUCATION CIVIQUE Accompagnement des programmes de 5 e- 4 e ■ 107

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