géographie du cycle central. Ainsi ne s'agit-ilpas d'opposer artificiellement transmission desavoirs et acquisition de savoir-faire : l'exercicefait en classe, ou d'une manière générale letravail des élèves, ne sont pas le moyen de rendreconcret le contenu des programmes ; ilssont la condition d'une accession plus complèteà l'abstraction et <strong>au</strong> sens, d'une informationplus compréhensible sur les points clésdes programmes, et enfin d'une mémorisationplus efficace. Il est en effet nécessaire de tirerles conséquences pédagogiques du fait que lescartes, les repères chronologiques et les documentssont <strong>au</strong> centre des programmes, qu'ilsen constituent la trame et qu'ils doivent êtremémorisés ; rappelons également la présence<strong>au</strong> programme du brevet des princip<strong>au</strong>x repèresdes programmes d'histoire et de géographiedes quatre classes du collège.C. L'histoire et la géographiedans les parcours diversifiésdu cycle centralLe développement du travail personnel, lagradation des exercices en fonction des classeset des compétences de chacun doivent permettreà l'histoire et à la géographie deprendre leur juste place dans l'organisation desparcours diversifiés des élèves en classe de 5 eet en classe de 4 e : tous doivent avoir accès <strong>au</strong>sens que portent les programmes ; tous doiventaccéder à la culture commune qui fonde lacitoyenneté. Ainsi, les moyens d'accès à laconnaissance peuvent et doivent être diversifiés,dans la conviction que la maîtrisedes princip<strong>au</strong>x repères comme le contact avecles grands documents patrimoni<strong>au</strong>x sont l'ultimejustification de notre enseignement, quelsque soient les publics <strong>au</strong>xquels ils sontdestinés. Les élèves en difficulté scolaire ont,plus encore que les <strong>au</strong>tres, besoin de s'extrairede leur environnement quotidien pour accéderà un <strong>au</strong>tre univers culturel, celui danslequel s'inscrivent les programmes. Il s'agitbien d'enraciner une culture commune àtous. Les parcours et les rythmes pédagogiquesdiversifiés ne doivent donc pas, souspeine d'échec, conduire à des pratiques declasse moins ambitieuses quant <strong>au</strong>x objectifsfondament<strong>au</strong>x de l'enseignement de l'histoireet de la géographie. C'est <strong>au</strong> contraire cetteambition intacte qui fonde et justifie la recherchede situations pédagogiques adaptées. Bref,les exercices formels, construction de graphiqueou reproduction de croquis, sous le prétextequ'ils sont susceptibles de retenirl'attention des élèves moins aptes à se satisfaireet à profiter de situations pédagogiques classiqueset qu'ils constitueraient – sans que rien nel'ait jamais démontré – une base méthodologiqueindispensable et préalable à l'accession àla connaissance, doivent être évités, voirebannis.Mais l'histoire et la géographie peuvent, enliaison avec l'enseignement du français, êtreparties prenantes dans des actions concernantla lecture, la mémorisation et l'écriture (Cf. IV.2).Plus largement, les démarches intellectuellesutilisées par l'histoire et la géographie (identifierl'information, mettre en relation, rédigerune synthèse) sont communes avec d'<strong>au</strong>tresdisciplines.Il - Quelques exemples d’approchesdu programme d’histoireA. De l'Empire romain <strong>au</strong>Moyen Âge, exemplede l'Empire byzantin(classe de 5 e )La première partie du programme met d'embléeles élèves en contact avec la Méditerranée quele programme de 6 e leur a rendu familière.L'examen de la carte <strong>au</strong> IX e siècle permetd'évoquer les ruptures de l'unité romaine et decaractériser l'évolution contrastée et les relationsde trois grandes civilisations, en évoquanttrès brièvement les modifications territoriales.La carte et les repères chronologiques, nécessaireset suffisants, qu'indique le programmeont pour fonction de situer dans l'espace etdans le temps.HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Accompagnement des programmes 5 e -4 e ■ 85
Cette introduction ne doit pas occuper plusd'une heure. Il est naturel ensuite d'aborderl'Empire byzantin. Comment transmettre <strong>au</strong>xélèves de 5 e l'essentiel en deux ou trois heures ?L'étude de l'Empire byzantin doit, commel'indique le programme, se limiter à quelquesthèmes. Plusieurs démarches sont possibles.Partir de Constantinople en s'appuyant sur lesacquis de la classe de 6 e permet de montrer lafiliation avec l'Empire romain (Code Justinien) etla splendeur de la civilisation byzantine et deprésenter le basileus (mosaïques de Sainte-Sophie et de Ravenne) sans pour <strong>au</strong>tant entrerdans l'examen des structures du pouvoir et del'économie. Pour l'orthodoxie, il est inutile, enclasse de 5 e , d'expliquer les raisons complexesdu schisme ; il suffit d'évoquer le patriarche et sasoumission de fait <strong>au</strong> basileus, le rôle des icônes,le mariage des prêtres. On peut enfin aborder lerayonnement de la civilisation byzantine et la diffusionde l'orthodoxie (Cyrille et Méthode, rôlede l'alphabet cyrillique) qui marquent durablementles Balkans et l'Europe de l'Est. On peut,pour conclure, revenir à Sainte-Sophie ; sesminarets, et donc sa transformation en mosquée,rappellent la chute de Constantinople en 1453 etla fin de l'Empire byzantin.B. La chrétienté occidentale :l'Église (classe de 5 e )II n'est pas envisageable de proposer une histoirechronologique de l'Église médiévale.L'Église est présentée comme l'élément fédérateurde l'Occident chrétien en montrant queson <strong>au</strong>torité s'exerce <strong>au</strong>ssi bien dans ledomaine religieux et politique que dans la vieprivée de chacun.Les monuments et les œuvres d'art ne doiventpas être considérés comme des illustrations. Ilssont <strong>au</strong> centre du programme. Les représentationsde l'abbaye disent, de Cluny à Cîte<strong>au</strong>x, lesens de la vie et de la prière des moines. Lescathédrales affirment la montée en puissancede la ville et l'affirmation du pouvoir épiscopal.Leur architecture et leur décor sculpté ne sontpas d'abord destinés, comme on l'a cru longtemps,à l'enseignement des humbles mais,conçus par des théologiens, ils expriment unevision de Dieu et des hommes qu'il f<strong>au</strong>t expliquer.L'étude des édifices religieux permet enfind'analyser les pratiques religieuses pour lesquellesils ont été édifiés.Ainsi, dans cette partie du programme commedans l'ensemble de l'enseignement de l'histoire<strong>au</strong> collège, les œuvres ne doivent pas êtred'abord analysées d'un point de vue formel. Ilest essentiel d'expliquer prioritairement <strong>au</strong>xélèves leur sens et leur fonction.C. La chrétienté occidentale :les cadres politiqueset la société (classe de 5 e )Cette question a pour objectif de mettre en évidencela division politique de la chrétienté. Lacarte politique du XIII e siècle montre la naissancede l'Europe moderne. Il suffit, en lescaractérisant globalement, d'insister sur lesgrands ensembles : émergence des roy<strong>au</strong>mes deFrance et d'Angleterre, effacement relatif du Saint-Empire, puissance des villes et des princip<strong>au</strong>tés.L'état de la documentation fait apparaîtrel'extrême diversité des situations économiqueset sociales et de leur évolution dans le temps.Il f<strong>au</strong>t donc analyser des exemples et éviter deprésenter seigneurie et châte<strong>au</strong>fort comme des« modèles ».La société peut être étudiée à partir des rapports« dominants-dominés » en prenant encompte toutes les contraintes que les uns fontpeser sur les <strong>au</strong>tres. On explique la féodalitéen insistant sur les relations d'homme àhomme, le lignage et les solidarités à partir dedocuments iconographiques. Les paysans nesont pas présentés dans leur cadre juridiquemais dans celui de leur travail. L'étude desdéfrichements peut, par exemple, permettre demieux appréhender les diversités ainsi que lerôle de chacun : volonté des seigneurs, mais<strong>au</strong>ssi souhait d'<strong>au</strong>tonomie des paysans. À traversle Roman de Renart, les élèves découvrentles mentalités médiévales, les structures socialeset leur satire.Les marchés s'élargissent et l'usage de la monnaiese développe alors même que la sociétéreste essentiellement rurale. L'essor urbain etéconomique est présenté à partir des exemplesde villes (plan, palais, édifices municip<strong>au</strong>x,etc.). Le programme suggère trois exemples.L'étude de Venise, ville patrimoniale par excellence,permet de montrer les liens avecl'Orient (mondes byzantin et musulman) etd'utiliser les acquis des leçons sur l'Église (lescroisades, l’art, etc.). Il n’y a pas de « modèle »86 ■ HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Accompagnement des programmes 5 e -4 e