Les repères chronologiques retenus dans leprogramme sont des durées ou des événementsclefs : ils ne prennent sens que dans l’associationavec une époque. Les exercices qui enfacilitent la mémorisation font réfléchir lesélèves <strong>au</strong>x différentes valeurs du tempshistorique, à la simultanéité des faits ou desphénomènes. Les repères géographiques sontdes lignes ou des localisations fondamentalespar rapport <strong>au</strong>xquelles peuvent être situés desterritoires et des étendues ; <strong>au</strong> fil des programmes,leur mémorisation suppose nonseulement le recours systématique à la cartepour toutes les explications, mais <strong>au</strong>ssi laréalisation de croquis simples les mettant enrelation avec les phénomènes étudiés. Ainsi lamémorisation mécanique des repères chronologiqueset spati<strong>au</strong>x ne s<strong>au</strong>rait être acceptable.Conçus comme des outils destinés à faciliter lamobilisation des connaissances historiques etgéographiques, ces repères ne doivent pasoccasionner, f<strong>au</strong>te d’organisation pédagogique,une surcharge de dernier moment de lamémoire : en perdant leur efficacité mnémonique,ils perdraient leur sens. Cela impliqueobligatoirement que les repères des programmesde 6 e , de 5 e et de 4 e inscrits <strong>au</strong> programmedu diplôme national du brevet sont acquis àl’entrée en 3 e .E. Utiliser le cahieret le manuelLe manuel, quand il n’est pas devenu pourl’élève un recueil documentaire ouméthodologique inextricable dans lequel leprofesseur seul se repère, demeure le premierouvrage de référence : livre de lecture, il apportel’essentiel des connaissances exigibles sur leprogramme et, même quand le volume du textedes leçons est réduit, il v<strong>au</strong>t toujours mieuxqu’un cours photocopié ou que des noteséparses ; premier instrument de l’accès àl’<strong>au</strong>tonomie, il peut prolonger l’enseignementreçu en classe et il offre l’essentiel desréférences de recours quotidien indispensables<strong>au</strong> travail personnel. Chaque heure de cours doitpour le moins se prolonger par la lecture, horsde la classe, de la leçon du manuel. Cetteutilisation élémentaire paraît trop irrégulièrementencouragée, d’où, peut-être, les dérivesconstatées vers le recueil documentaire etméthodologique. Enfin, malgré les insuffisancessoulignées, le manuel représente pour lamajorité des élèves la seule lecture accessibled’histoire ou de géographie.Paradoxalement, tandis que le manuel perdait safonction première, qui est d’abord de mettre laconnaissance à la portée de l’élève, le cahierpersonnel a progressivement connu la dériveinverse. Devenu un substitut du manuel, ilcontient généralement le résumé du courscomplété par la photocopie des princip<strong>au</strong>xdocuments. Condensé du savoir historique etgéographique jugé indispensable, il trouve sajustification essentielle <strong>au</strong> moment desrévisions. Quelle partie de la durée disponibled’enseignement de l’histoire et de la géographieprend la copie d’un cours somme toute assezvoisin de celui du manuel ?Si l’on admet que le travail personnel estindispensable <strong>au</strong>x acquisitions, il f<strong>au</strong>t que lecahier personnel porte la trace des différentsexercices effectués. Que, à titre d’exemple et desuggestion, le travail d’identification desdocuments apparaisse, que le travail de mise enrelation constitue une rubrique particulière, quele cheminement vers la maîtrise de l’écritured’un paragraphe soit consigné, que divers typesde croquis et de schémas permettant lamémorisation des repères fondament<strong>au</strong>xtrouvent leur place, et le cahier deviendra unvéritable recueil personnel, témoin desdifficultés et des erreurs mais <strong>au</strong>ssi des progrèsde l’élève. Complément personnalisé d’unmanuel <strong>au</strong>x attributs rest<strong>au</strong>rés, il trouverait, sousle contrôle du professeur, une place plusconforme <strong>au</strong>x ambitions formatrices del’enseignement de l’histoire et de la géographie.F. Évaluer le travailet les connaissances des élèvesDans la mesure où le recours <strong>au</strong> travailpersonnel est plus systématique, la mémorisationdes repères chronologiques et spati<strong>au</strong>xplus régulièrement exigée, la place desexercices or<strong>au</strong>x et écrits plus importante dansl’enseignement, l’appréciation différenciée desdivers acquis devient possible. Chaque situationde travail, dirigé ou <strong>au</strong>tonome, chaquecompétence, jusqu’à celle qui forme l’exigencecentrale de l’examen, doivent faire l’objetd’évaluations : aptitude à mettre en relation,capacité à réutiliser à bon escient le vocabulairerelatif <strong>au</strong>x notions nouvelles, maîtrise de basedu croquis de géographie, etc. En effet,quelques notes trimestrielles, correspondant àHISTOIRE ET GÉOGRAPHIE Accompagnement des programmes de 3 e ■ 175
un nombre forcément limité de contrôles lourds,qui ne prennent le plus souvent en compte queles compétences à l’écrit alors que l’oral est peuvalorisé, ne permettent pas d’apprécier lesprogrès effectués. La moyenne d’histoire etgéographie indique trop rarement à l’élève sesdomaines d’excellence et, moins encore, lanature de ses insuffisances : manque de travail,ou incapacité à traduire ses savoirs en raisond’une m<strong>au</strong>vaise maîtrise de la langue ?Connaissance limitées, ou inaptitude à établirdes relations entre le général du cours et leparticulier du document ? Pour qu’elle incitevéritablement <strong>au</strong> travail, l’évaluation doitpermettre de pointer la nature des échecscomme de mettre en valeur les domaines deréussite, ce qui encourage à l’effort. Lapesanteur excessive de l’examen de fin d’annéeconduit trop fréquemment à des évaluationsglobales, entraînements indifférenciés <strong>au</strong>xépreuves et indicateurs sommaires d’un nive<strong>au</strong>,qui enferment trop tôt les élèves dans unecertitude quant à leurs possibilités. Explicationdétaillée des exigences, les pratiquesd’évaluation sont le prélude indispensable duconsentement à l’effort.L’évaluation doit <strong>au</strong>ssi être un contrôle dutravail des élèves et une sanction qui responsabilise,car l’élève – comme, <strong>au</strong>-delà de sapersonne, ses parents – doit comprendre que seséchecs ne sont pas forcément imputables à undéni pédagogique. L’interrogation brève dedébut de séance, orale ou écrite, paraîtindispensable : alerte individuelle, elle ne doitpas occasionner pour <strong>au</strong>tant la reprise du cours.De même, la fin d’un chapitre doit êtrel’occasion d’un contrôle plus global, à traversnotamment la vérification de l’appropriationdes repères chronologiques et spati<strong>au</strong>x ou dusens des documents de référence.Conclusion : faire de l’histoireet de la géographie un projet<strong>civique</strong> et culturelCes documents d’accompagnement font uneplace importante à l’exercice, <strong>au</strong> travail personnelet à l’<strong>au</strong>tonomie des élèves. L’expression desexigences pédagogiques de l’enseignement del’histoire et de la géographie <strong>au</strong> collège, construitesur le refus de l’artificielle opposition des savoirset des savoir-faire, sert simplement les finalités etle projet intellectuel de ses disciplines. Ainsiaffirme-t-on que la méthode, indissolublementliée à la connaissance, porte <strong>au</strong>ssi le sens. Lafinalité <strong>civique</strong> de l’histoire et de la géographieimplique le développement du goût de l’effort etla maîtrise de la langue, inséparable de la maîtrisedes savoirs ; la finalité culturelle ne prend corpsque dans la capacité à transposer lesconnaissances historiques et géographiques duchamp scolaire <strong>au</strong> champ social.176 ■ HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE Accompagnement des programmes de 3 e