– événements fondateurs (naissance de Rome,conversion de Constantin) ou symboliques(Marathon, Alésia).Ainsi, c'est en rencontrant ces repères, tout <strong>au</strong>long de l'année, que l'on peut conduire l'apprentissagedes temps historiques. Les séancespréalables, dites de méthodologie, consacrées<strong>au</strong>x subdivisions du temps sont donc à proscrire.Quels qu'ils soient, les repères chronologiquesexpriment des faits de civilisation, ils doiventdonc être systématiquement associés <strong>au</strong>xdocuments. Le temps de la civilisation égyptienneest le temps des pyramides, des templeset du mythe d'Osiris. Apprendre que l'apogéed'Athènes se situe vers le milieu du V e siècleavant Jésus-Christ, c'est <strong>au</strong>ssi apprendre le nomde Périclès et être capable de reconnaître leParthénon et la frise des Panathénées. Les événementseux-mêmes ne doivent pas être détachésde leur sens : la victoire des Athéniens àMarathon ne serait qu'un épisode minuscules'il n'était pas fondateur de l'opposition entreles Grecs et les « Barbares ». Alésia est, pourla France, un événement-mémoire.Ces repères chronologiques, enfin, permettentde mesurer les ambitions du programme. Lacivilisation égyptienne, par exemple, doit êtreabordée comme un ensemble, comme « letemps d'une civilisation ». Cela exclut toute<strong>au</strong>tre exigence chronologique. De même pourl'histoire des Hébreux. L'évolution de l'histoirede Rome est simplement expliquée à partir decinq moments : la fondation, la conquête(Alésia), le temps d'Auguste, l'apogée du II esiècle, la fin de l'Empire romain, et s'il est bienentendu possible d'évoquer en classe quelques<strong>au</strong>tres moments historiques, seuls les repèresindiqués doivent être mémorisés.Les cartes indiquées par le programme permettenttout d'abord de situer dans l'espace méditerranéenles repères chronologiques et lesdocuments. Certaines d'entre elles peuventêtre réalisées par les élèves et ont alors leurplace dans le cahier : on cherchera à éviter lareproduction coloriée sans réflexion. Onentraînera les élèves à l'identification et à lasélection des données à partir de textes oud'<strong>au</strong>tres cartes, à la réalisation d'une légendesimple. Ces cartes aideront plus particulièrementles élèves dont la mémoire visuelle est lerelais privilégié de l'appropriation des connaissances.Elles comporteront le minimum dedonnées indispensables. Elles ne constituentpas de simples outils de repérage mais permettent<strong>au</strong>x élèves d'identifier l'espace dessociétés et des cultures.B. DocumentsLe programme se fonde sur une vingtaine dedocuments qui doivent être étudiés pour euxmêmeset non simplement évoqués ou rapidementmontrés en illustration. Ces documentssont étroitement liés à un moment historiquequ'ils contribuent à éclairer mais, grands textesou œuvres, ils appartiennent <strong>au</strong>ssi <strong>au</strong> patrimoinede l'humanité, et la portée de la plupartd'entre eux déborde le moment dans lequel ilssont inscrits. Leur étude doit tenir compte decette double perspective.Comment aborder ces documents ? Leur statutet leurs multiples résonances les placent <strong>au</strong>centre du programme. Montrer et expliquerdes exemples d'écriture introduit à l'étude del'Égypte comme à celle de la cité grecque. Lireet évoquer l'Iliade et l'Odyssée, c'est traiter dela mythologie grecque et du rapport deshommes et des dieux. Expliquer la frise desPanathénées et le Parthénon, c'est décrirel'idéalisation d'Athènes et de la démocratieconstruite par les Athéniens eux-mêmes. Cesdocuments racontent souvent des histoires et ilne f<strong>au</strong>t pas négliger cette simple dimension quienrichit l'imaginaire des élèves, mais la recherchedu sens doit toujours être première.Il est certes impossible en 6 e de suivre la critiquehistorique qui permet de dater lesÉvangiles et de les confronter à d'<strong>au</strong>tres documentsqui ne sont pas d'origine chrétienne.Mais on peut faire mesurer que la finalité de cestextes est moins d'établir une biographie historiquede Jésus que de délivrer un message. LesÉvangiles sont non seulement un témoignageparmi d'<strong>au</strong>tres sur l'historicité de Jésus, maissurtout des documents fondateurs des croyanceschrétiennes. Ils constituent également, commel'Iliade, l'Odyssée et l'Ancien Testament, uneexcellente initiation à la pensée symbolique.Ces documents, comme les repères chronologiqueset les cartes, permettent d'aller à l'essentiel.Si le programme propose d'étudier lesreprésentations du mythe d'Osiris, c'est qu'ellespermettent, mieux qu'une inutile nomenclaturedes dieux, d'approcher la vision du monde etles croyances des Égyptiens. De même, dansl'étude des œuvres on ne s'arrêtera sur laforme que si elle est porteuse de sens : il estHISTOIRE-GÉOGRAPHIE Accompagnement du programme de 6 e ■ 25
plus important d'expliquer la rencontre d'unecité et de ses dieux qu'expriment la frise desPanathénées et le Parthénon que d'étudier endétail les différents types de temple, ou l'évolutionde la sculpture grecque.La pratique du document doit correspondre <strong>au</strong>xdifférentes finalités énoncées ci-dessus. S'il n'estpas interdit d'aborder de courts extraits, onpréférera les découpages qui permettent d'accéderà la totalité d'un épisode : Ulysse et leCyclope ou la bataille d'Alésia, par exemple.Dans ce cas, une lecture préalable à la maisonou <strong>au</strong> CDI est souhaitable. Le cahier doit porterla trace de ces lectures. La nature du documentdoit être clairement précisée : l'Iliade etl'Odyssée ont été chantées avant d'être transcrites<strong>au</strong> VI e siècle avant Jésus-Christ. Mais iln'est pas souhaitable de s'attarder sur la critiquetextuelle. Il f<strong>au</strong>t aller directement <strong>au</strong>sens. Les confrontations (poèmes homériqueset figures des vases, discours de Périclès rapportépar Thucydide et frise des Panathénées,inscription romaine et reproduction des monumentset du plan d'une cité, etc.) permettrontsouvent de renforcer cette approche du sens.L'objectif est de construire une culture. La pratiquedu programme doit permettre de familiariserles élèves avec grands textes et grandesœuvres afin qu'ils puissent se les approprier.Il - Deux exemples(le peuple de la Bible : les Hébreux ;Rome, de la République à l'Empire)A. Le peuple de la Bible :les HébreuxC'est évidemment à c<strong>au</strong>se de leur apport dansle domaine religieux que les Hébreux figurentdans le programme, à la différence de nombred'<strong>au</strong>tres petits peuples de l'Antiquité. Il nes'agit donc pas, en trois ou quatre heures, desurcharger et disperser l'étude en tentant deprésenter les différents aspects de la civilisationdu peuple hébreu (économie, société, etc.).C'est le fait religieux qui est central : il s'agitde présenter la première religion monothéistede l'Antiquité ; le contraste s'impose avec lepolythéisme des peuples voisins, notammentcelui de l'Égypte, que les élèves viennentd'étudier. Les caractères essentiels de la religiondes Hébreux sont à souligner : le lienentre l'histoire concrète d'un peuple et latranscendance se manifeste dans l'épisode dela sortie d'Égypte ; le Décalogue, en relationavec le monothéisme, place <strong>au</strong> centre de la loil'appel à la conscience morale, constitutif de lareligion ; plus tard, le prophétisme, dans un<strong>au</strong>tre style, fait écho à cet appel.L'étude est abordée à partir de la Bible.Comme pour toutes les <strong>au</strong>tres rubriques duprogramme, la démarche ne peut être quecelle de l'historien, et son esprit celui de la laïcité,respectueuse de la conscience et des convictionsdiverses des élèves.La Bible est envisagée ici comme un documenthistorique à un double titre : c'est un témoignageparmi d'<strong>au</strong>tres sur l'histoire des Hébreux(à mettre en relation avec d'<strong>au</strong>tres sources,notamment archéologiques) ; et surtout ellenous renseigne sur leurs croyances, leur visiondu monde. Il n'est pas souhaitable, <strong>au</strong> nive<strong>au</strong>de la 6 e , d'égarer les élèves dans le labyrinthedes divers documents de base (yahviste, élohiste,deutéronomique, sacerdotal) que les spécialistess'attachent à distinguer, avec leursdifférences et leurs influences, dans la rédactionde la Bible. Il suffit de leur faire comprendreque la Bible est un recueil de traditions oralesmises par écrit, de textes et de livres de naturefort diverse, rédigés et rassemblés <strong>au</strong> longd'une histoire millénaire.En revanche, il est indispensable de leurprésenter un certain nombre d'épisodes etde personnages (Abraham, Moïse et David par26 ■ HISTOIRE-GÉOGRAPHIE Accompagnement du programme de 6 e