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amené à part sous le prétexte de lui parler en secret, profila de
ce moment pour le tuer d'un coup de lance.
A la nouvelle de ce forfait, les familles rivales des Mohelhel
crièrent vengeance contre les meurlriers, de sorte que la division
se mit parmi les Kaoub. Un cerlain jour, pendant que les Mohe
lhel se trouvaient à une assemblée, dans l'intérieur du désert,
leurs ennemis se jettèrent sur eux et les tuèrent tous. Le seul
d'entre les enfants de Mohelhel, qui n'avait pas assisté à celte
réunion, fut Taleb, el son absence lui sauva la vie.
Dès ce moment, une guerre des plus acharnées régna entre les
diverses familles rivales. Vers la fin du XIVe siècle, lorsque Ibn
Khaldoùn terminait son grand ouvrage historique, Mohammed,
fils de Taleb- Ibn -Mohelhel avait le commandement de sa
tribu (1).
D'après la notice biographique qui m'a élé communiquée (2),
les Béni Mohelhel ben Kab fixèrent définitivement leur résidence
à Chabba, ville située près de Mohedia, dans un canton appelé
Kabôûcfia, l'ancienne Caput Vada eu débarqua Bélisaire. Dès ce
moment, on désigna leurs descendants sous le nom patronymi
que de Chabbia, c'est-à-dire habitants de la ville de Chabba (3).
Durant le XVe siècle, les Chabbia acquirent une influence qui
prît une assez grande extension ;
en effet, que le souverain de Tunis, Hacen-Soltan,
— El-Kaïrouani
nous apprend,
s'étant perdu
dans l'esprit de ses sujets, une révolte éclata de lous côtés conlre
lui. Le cheïk Arfa,
marabout qui descendait du cheïk Sidi Ma-
nioun, lequel descendait lui-même des Chabbia, se r'ëvollafà
Kaïrouan et fit proclamer sullan un homme des Lemtoûna appelé
Yahia,
qu'il fit passer pour un membre de la famille des Béni
(1) Ibn Khaldoùn, traduction de Slane.
(2) Le manuscrit m'a été communiqué par Gfaba, ancien kaïd des
Nememcha,
(3) D'après la légende,
tué depuis dans un combat contre les Tunisiens.
voici l'origine de ce nom de Chabba :
Un prince, qui régnait jadis à Mohedia (l'antique Caput Vada),
avait une jeune fille pour laquelle il construisit un palais de plaisance
qui par la suite porta le nom de Ksar Chabba, c'est-à-dire : le châ
teau de la jeune fille.