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Les historiens et les archéologues ne sont point d'accord sur
l'époque exacte de la fondation de l'antique Theveste, les uns la
font remonter à un siècle avant l'ère chrétienne, d'autres à un
ou deux siècles plus tard seulement. La position stratégique de
Theveste,
située au pied des montagnes de l'Aurès et de celles
du littoral, était très-importante, et dut servir de base d'opéra
tions dès le début de la conquête romaine. Quoiqu'il en soit, les
monuments grandioses qui embellissaient la nouvelle cité et
dont nous admirons encore les restes , datent des IIe et
siècles. Nous citerons entr'aulres l'arc-de-triomphe dédié à Sep-
lime Sévère et à Caracalla, le temple consacré à Minerve et la
basilique dans laquelle on a trouvé naguères le tombeau de
plusieurs évêques. De nombreuses voies de communication re
liaient Theveste avec les autres centres importants de l'intérieur
et du littoral. Les remarquables études archéologiques faites par
le capitaine Moll et le garde des forêts Girol, ne nous laissenl
plus rien à dire à ce sujet. Du reste, hâtons-nous de le déclarer,
cette notice n'a pas la prétention d'être un travail historique de
longue haleine, elle n'a d'aulre but que d'exposer la situation
relativement moderne du pays de, Tebessa et de consigner dans
cetle revue une série de renseignements transmis par la tradi
tion locale.
Nous nous bornerons donc à rappeler qu'après la destruction
cle Theveste par les Vandales, Salomon qui refit la conquête de
l'Afrique, fonda sur les vastes ruines de l'ancienne ville, un
nouveau centre de population qu'il mil rapidement en étal de
défense en ramassant les matériaux dont la campagne était jon
chée. C'est ce qui explique la présence dans le mur d'enceinte
considérablement, restreint de l'époque byzantine, de pierres
taillées de provenances multiples et même de monuments tou
entiers absorbés dans l'épaisseur des murs.
Lors de la conquête arabe, la Theveste byzantine subit le sor
commun. Nous avons à ce sujet le récit du roman chevaleresqui
intitulé —
Fetouh
Ifrikia,
— la
IIIe
conquête de l'Afrique, qu'ui
écrivain musulman a écrit pour la glorification de ses compa
triotes, et dont M. Cherbonneau, le savant professeur d'arabe, :
déjà donné une fidèle traduction daus cette Revue.