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colonne d'Alger, disait-il en terminant, ou renoncez à vos pro
jets d'expéditions. »
Bien qu'Ibrahim Pacha fût disposé à replacer Hossaïn sur le
trône de Tunis, il élait trop occupé à ce moment des affaires in
térieures de son gouvernement pour avoir le temps de songer à
celles de son protégé. Ne désespérant pas néanmoins de réussir
dans ses démarches, Mohammed-Bey ne quitta point Alger et y
attendit, pour reprendre ses négociations, qu'Ibrahim-Pacha fût
libre de tonte préoccupation, non-seulement du côté d'Oran,
que les Espagnols avaient repris en 1732,
mais encore du côté
delà France qui le menaçait de lui déclarer la guerre (1).
Les obstacles que le jeune prince Mohammed rencontrait à
Constantine élaient d'une autre nature : Ali-Pacha et Bou Ha
nak s'étaient réconciliés, el celui-ci, pour être agréable à son
ami, invita le prince à cesser toute intrigue et d'avoir, de plus,
à quitter son territoire. En même temps, il informait secrète
ment de la mesure qu'il venait de prendre lous les grands chefs
arabes alliés aux princes fugitifs,
afin de les déterminer à les
abandonner. C'est ce qui arriva en effet, à l'exception cependant
des Oulad Rezag qui, par un dernier sentiment de dévouement
à la cause de l'infortuné Hossaïn-Rey, résolurent de conduire
son fils Mahmoud à Khanga et de l'y laisser en sûreté. Mais ar
rivé à Aïn-Fekroun, le prince préféra se rendre chez les Nemem
cha et se sépara des Oulad Rezag.
Après avoir dépassé le col de Fedj-Merin, Mohammed-Bey,
qui marchait en têle de sa petite troupe, entendit tirer des
coups de fusil derrière lui ; il revint aussitôt sur ses pas pour
savoir ce qui se passait, et se trouva en présence d'une bande
d'environ trois cents individus des Amamra qui avaient attaqué
et enlevé son arrière-garde.
A la tête de son escorte, le prince chargea vigoureusement les
malfaiteurs qu'il mit en déroute, après avoir tué une quaran
taine des leurs el repris les chevaux et les bagages capturés.
Les Amamra avaient leurs campements non loin du lieu du com
bat; il y
avait donc à craindre qu'ils ne revinssent en forces
(1) Annales de Rousseau .