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porter l'assurance de leur plus absolu dévouement. S'ils ve>-
naienl à s'apercevoir à l'insistance déployée par le collecteur^
que ce dernier avait le mauvais goût de préférer payer leur im
pôt avec leur argent qu'avec le sien, ils lui faisaient entendre à
mots couverts, que la forêt était proche et richement fournie en
bois vert, et que l'approvisionnemenl de poudre et de plomb de
la tribu ne laissait rien à désirer. Ce qu'entendant, l'escorls
turque s'éclipsait avec prudence, suivie du collecteur.
Il arrivait parfois, mais fort rarement,
que les Nememcha
étaient dans de bonnes dispositions ; ce fait ne se présentait que-
lorsque les croisières de ces pirates du Sahara avaient été excep1-
lionnellement heureuses ; qu'ils avaient besoin de venir acheter
des grains dans le Tell, ou vendre le butin de leurs pillages, ou
le produit de leurs immenses troupeaux. En ce cas, l'envoyé du
bey élait reçu, avec une morgue extrême, l'entrée du territoire
de la tribu lui était interdite, et dès que son arrivée était signa^-
lée,
un goum de cavaliers appartenant à toutes les fractions de
iribu se portait à sa rencontre. Chaque cavalier tenait en main
une bourse qui renfermait la somme que sa fraction jugeait de
voir donner. Asrivé devant l'agent du fisc,, le goum défilait de
vant lui homme par homme,, sans mot dire, chaque cavalier pré
sentait la bourse dont il élait porteur.
Nous avons raconté ailleurs dans l'historique des Harar, la fa
çon grotesque dont les choses se passaient à Oukès, et comment
soutenu par la colonne du général de
le kaïd El-HassenaouJ,
St-Arnaud , réussit à maîtriser les Nememcha que rien jus
qu'alors n'avait arrêtés dans leurs actes multiples d'insubor
dination,
Mais,
et n'avait pu fixer dans l'obéissance.
revenons maintenant aux mœurs pastorales de la tribu.
Les richesses des Nememcha consistaient en troupeaux et sur
tout en chameaux; ils n'avaient aucun intérêt particulier au sol
qu'ils ne cultivaient presque pas et leur fournissait sans travail
d'excellents pâturages. Par suite de la mobilité de leurs richesses
et de leurs habitudes nomades, à la moindre apparence de dan
ger, ils pliaient leurs tentes, chargeaient leurs chameaux, s'en
fonçaient dans le Sahara et parvenaient ainsi à- échapper à toute*
sorte de poursuite.