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213<br />

Sultan Boisis est le chef ou sheïck d'une nation arabe qui<br />

habile un pays appelé des Anenchas, situé sur les frontières des<br />

royaumes de Tunis el d'Alger, dans la Numidie,<br />

et s'étend dans<br />

le désert du Sahara. Ce chef, qui se dit d'une ancienne maison,<br />

s'est rendu redoutable à sa nation et en a même soumis d'autres.<br />

Il a toujours repoussé le joug des Ottomans ou des Turcs, de<br />

sorle qu'il est souvent en guerre ou avec le bey<br />

avec celui de Constantine. Il est assez puissant,<br />

de Tunis ou<br />

et on lui a vu<br />

mettre jusqu'à huit mille cavaliers sur pied. L'année dernière<br />

(1724), le bey de Constantine et celui de Tunis furent l'attaquer<br />

à l'improviste, car c'est la coutume des Turcs de donner sur les<br />

nations qu'ils veulent soumettre sans leur laisser le lemps de se<br />

mettre en défense et de faire retirer leurs bestiaux. Sullan Boisis<br />

(c'est le titre que ceux de la nation lui donnent) fui attaqué et dé<br />

fait en même lemps par Assem (Hosseïn, bey de Constanline), qui<br />

lui enleva plus de huit mille chameaux, les bœufs el même les<br />

lentes. Le bey, non. content de cette capture, voulut le prendre<br />

et le faire périr. Il laissa son khalife pour le poursuivre avec le<br />

camp des Turcs.<br />

Boisis fit assembler ses iroupes pour les encourager à se bien<br />

défendre ; mais il trouva des esprits faibles à qui l'avantage que<br />

les Turcs venaient de remporter avait ôlé le courage et qui lui<br />

dirent nettement qu'ils avaienl résolu de se soumettre. Ce pauvre<br />

Sultan était au désespoir et se voyait perdu lorsque sa fille, appe<br />

lée Elgie ben Boisis ben Nazer (1) se fit apporter ses vêlements les<br />

plus beaux, et s'étant vêtue, monta à cheval, appela les femmes et<br />

les filles ses parentes ou ses amies qui montèrent aussi à cheval.<br />

Elle harangua les femmes en leur disant :<br />

« Puisque ces hommes n'ont pas le courage d'aller contre les<br />

o Turcs, qui viendront bientôt nous violer à leurs yeux, allons<br />

» nous-mêmes vendre chèrement notre vie et notre honneur et<br />

» ne restons plus avec ces lâches. »<br />

Puis, découvrant sa gorge et la montrant aux hommes, elle<br />

leur cria : « Enfants de Nazer, qui voudra sucer de ce lait n'a<br />

qu'à me suivre ! »<br />

(t) El Eitldjia bent Bou Aziz ben Nacer.

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