1874 T.18.pdf

221
nos affaires. C'est au point que bientôt tes montagnards percevront
»ux-mêraes les tributs d'usage (1).
11 semble que Bou-Aziz, faligué un instant de celle guerre
désastreuse, chercha, comme le conseille le poêle auleur des
strophes qui précèdent, à revivre en paix. Cela ressortirait, en
effet, de ce que rapporte encore Peyssonnel dans une autre lettre
écrite le 24 août 1725. Voici :
« Le sullan Boisis et le beau-frère du bey envoyèrent deux
■■ courriers avec des lettres pour se ménager un accommode-
» ment; mais le bey,
qui ne veut plus rien entendre depuis
» l'année passée que son khalife fut défait par les Arabes de
» Boisis commandés par sa fille Elgie, fit couper la lête à ces
» deux envoyés sans autre forme de procès Ainsi, après cela,
» nous n'étions pas trop en sûreté dans ces montagnes. Le 25, les
» Arabes tuèrent deux Turcs qui s'étaient égarés à la chasse, et
» on ne sut ce qu'ils étaient devenus. »
Pour compléter les citations de nos voyageurs européens, je
dois ajouter ici ce que le touriste anglais Schaw, qui visila lui
aussi le pays à peu près vers la même époque, mentionne égale
ment à propos des Hanencha :
« Laissant Constanline el les Welled-Eesah (Oulad-Aïca), au
» nord et au nord-ouest, on entre dans le pays des flen-neishah
» (Hanencha), qui sont,
non-seulement une tribu puissante et
» guerrière, mais aussi fort polie et généreuse. Les Algériens
» leur ont obligation, à eux et à leur capitaine Bwoa-zéeze (Bou
» Aziz), des grandes victoires qu'ils ont remportées et des ho-
» norables retraites qu'ils ont faites dans leurs dernières guerres
» contre les Tunisiens. »
La vie du cheïkh Bou-Aziz ben Nacer est lout au long une
succession d'épisodes dramatiques que je vais faire connaître en
traduisant textuellement les pages que lui consacre le chroni
queur tunisien El-Hadj Hamouda.
(1) Les montagnards de la frontière et ceux de l'Aurès oriental,
reconnaissant la suzeraineté des Harar, leur payaient l'impôt. Le
poète fait donc allusion à ce fait.