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Dès que Bou-Aziz qui ne s'élait point calmé, l'aperçut devant lui,
il ordonna de mettre les entraves en fer à son cheval et à ceux
de son escorte (1) ; ce qui dénotait assez son projet bien arrêté
de les garder prisonniers, perspective effrayante pour le prince
et son escorte. Il ne voulait rien moins que les livrer aux mains
de l'usurpateur Ali-Pacha, el se concilier de nouveau, par ce
moyen,
ses bonnes grâces. Bou-Aziz voulait aussi exposer à Ali
Pacha tout ce qui se passait, sans dissimuler sa haine profonde
conlre le Bey
Bou-Hanak. Il faisait même le serment d'aller
ravager la province de Conslantine et de la balayer depuis la
frontière jusqu'aux Biban, si on mettait à sa disposition un corps
de cavalerie assez considérable Quant au prince prisonnier,
nous aurons plus loin l'occasion de raconter par quelle ruse
inimaginable il parvint lui et ses compagnons, à échapper des
mains de Bou-Aziz.
Revenons maintenant aux affaires de Constantine . Le Bey
Bou-Hanak, qui avait arrêté dans son esprit de ne rien faire en
faveur des princes fugitifs, licencia son armée et rentra à Cons
lantine. Le prince Mohammed se voyant abandonné à ses pro
pres ressources, demanda à se rendre à Alger; mais cette auto
risation lui fut refusée. Il s'adressa alors directement à Ibra
him Pacha qui donna des ordres pour son envoi à Alger,
l'accueillit avec de grands honneurs.
A Alger, Mohammed Bey
de la régence en faveur de son père,
où on
demanda de nouveau l'intervention
pour faire lever le siège de
Kaïrouan. Ibrahim Pacha y consentit et écrivit en effet, à ce su
jet, au Bey de Conslantine. En même temps, le prince commu
niquait celte bonne nouvelle à son frère Mahmoud qu'il avait
laissé dans le Tell de Conslantine,
pour qu'il allât lui-même
hâler le départ des troupes. Celui-ci eut le regret de constater
qu'aucun préparatif ne se faisait, et, en outre,
Bou-Hanak ré
pondit au Pacha que les troupes de Constantine étaient trop
peu nombreuses pour entrer en campagne. « Envoyez-moi une
(1)
Ce sont des anneaux en fercadenacés dont les riches Arabes se
servent pour entraver leurs chevaux et prévenir ainsi le vol .