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manifestation pour obtenir des cadeaux de ceux qui traversaient
les Portes de Fer. Le prince leur fit donner largement ce qu'ils
demandaient et alors les Kabyles descendant des rochers sur
lesquels ils élaient embusqués, vinrent témoigner leur recon
naissance en lui baisant les mains.
Après avoir franchi les Bibans, on se trouvait sur le territoire
dangereux de Ben-Guendouz ; nos voyageurs profitèrent de la
nuit pour le traverser rapidement et se rendre au plutôt à Bordj
Hamza où ils seraient enfin en sûreté.
A Alger le prince Tunisien fut accueilli d'abord très-froide
ment par le pacha, à cause du mauvais succès de là campagne
conlre le Kef donl il élait l'instigaleur ; mais peu à peu Moham
med bey réussit par son tact à reconquérir les bonnes grâces du
souverain algérien. Quelques temps après il fut rejoint par son
jeune frère Ali bey que nous reverrons plus lard marcher à la
conquête de Tunis, mais celte fois sérieusement et avec plein
succès.
Nous devons maintenant reporter nos regards vers Tunis, où
l'inimitié et la guerre qui éclata entre Ali-Pacha et son fils
Younès allait changer la face des choses. Un Français, M. Poiron,
témoin des événements,
a fait à ce sujet un rapport que cile
Rousseau, duquel nous allons extraire les passages qui nous
sonl utiles.
« Ali Pacha et Younès élaient parvenus au comble de la puis
sance par le meurtre de tous ceux qui avaient osé remuer en
faveur du fils de Hosseïn Bey, réfugié à Alger; par la paix
qui venait d'être conclue avec les Français (1), par les ri
chesses immenses qu'ils avaient amassées en détruisant la for
tune des premiers notables de l'Elat et par celles qu'ils
avaient extorquées des peuples ; ils ne songèrent plus qu'à
s'affermir en faisant servir ces mêmes richesses à se faire des.
créatures. Sidi Younès sut en détourner uue grande partie pour
son compte.
(1) Voir dans les Annales tunisiennes, de Rousseau, les causes de
la guerre qui éclata à cette époque entre la France et Tunis, pago
125 et suivantes.