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Zein ben Younès ne suc pas résister à ces témoignages sournois
et trompeurs,
et le soir même il faisait partir son fils avec
Resgui pour aller annoncer au bey
sa prochaine arrivée. Él
hadj Ahmed combla le jeune homme de caresses et de cadeaux.
Zein informé de cet accueil sympathique, et ayant chassé de son
espril lout soupçon de méfiance, crut ne pas devoir relarder
d'avanlage sa soumission, d'autant plus que le bey impatient de
revoir son ami, prévenait qu'il venait lui-même à sa rencontre.
Resgui qui attendait Zein auprès d'Ain-Beida, l'amena au camp
établi à Medaourouch. El hadji Ahmed affecta d'embrasser
du bey
cordialement l'ami qu'il avait perdu de vue depuis si longtemps ;
la journée se passa en conversations intimes, à parler du passé
mais vers le milieu de la nuit quand tout dormait dans le camp,
Zein était bâillonné, garroté, puis monté sur un mulet et expédié
séance tenante à Alger, sous bonne escorte. Le procès de Zein
ne fut pas long, le jour même de son arrivée dans la capitale
de la régence, le Pacha le fit pendre à la bouche de l'un des ca
nons en batlerie sur les remparts de la Kasba, châtiment réservé
aux rebelles à la domination turque.
Que pense le lecleur de la perfidie du bey
Ahmed et de son
complice Resgui ? C'est un des mille exemples que nous offre
l'histoire de la régence d'Alger.
Resgui avait tenu sa promesse, Ahmed bey devait maintenant
tenir la sienne. Resgui ne voulait rien moins que renverser ses
seigneurs héréditaires el se substiluer à eux. A cette époque, le
Cheïkh Ali, de la branche des Harar ben Nacer était à la tête des
Hanencha. Resgui se constitua le dénonciateur de son seigneur
et fournit au bey maints prétextes pour motiver contre lui une
mesure de rigueur. Le Cheïkh Ali, mandé au camp de Medaou
rouch était aussitôt envoyé à Constantine où on l'internait avec
toule sa famille. El Hadj Ahmed exposa que la famille des Harar
tendait de plus en plus à s'affranchir de sa vassalité vis-à-vis de
Constantine;
el qu'elle était à la veille d'imiler l'exemple de
Zeïn ben Younès. Ces explications furent agréées par le pacha
qui le félicita même d'avoir prévenu de nouveaux conflits en
mettant immédiatement les Harar dans l'impossibilité de se livrer
à leurs velléités d'indépendance.