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82 jeunes gens du pays. Sid A'Ii écouta les leçons de ce professeur, et fit en peu de temps des progrès rapides. Sa piété et son aus térité, eu égard â son jeune âge, ne larda pas à attirer l'attention de tous : on commença à lui témoigner un certain respect. Un miracle qu'il fit changea ce respect en une profonde véné ration. Certain jour, les gens du village décidèrent défaire une
§3 Dès que la renommée eut répandu au loin les mérites et la sainteté du nouveau professeur, ainsi que les miracles qu'il accomplissait, il accourut, de toules les tribus comprises entre Bougie, Sétif, Aumale el Miliana, une foule d'élèves ambitieux de l'avoir pour maître. Ces t'olba, venant de loin, ne pouvaient pas facilement retourner chez eux ; ils s'installèrent autour de l'école. La zaouïa' était fondée. Etudier et prier, c'était bien et très-facile à faire : Sid A'Ii suffisait à celte besogne. Mais, pour exister aussi sur cette lerre misérable, il fallait manger, et alors la nourriture intellectuelle ne suffisait plus. Sid A'Ii avait 150 disciples environ, lous doués de la ferme intention de s'instruire et d'un excellent et vaste estomac. Or, il ne possédait absolument rien pour les nourrir. A ce momenl il aurait dû se servir du don que Dieu lui avait octroyé ; une discrétion poussée trop loin le retînt, et il préféra demander aux simples mortels le remède nécessaire. Au prin temps, à l'été et à l'hiver, les t'olba de la zaouïa' parcouraient à tour de rôle les Iribus k'abiles et arabes, afin de récolter le tri but d'admiration lout-à-fait positif, que les sincères musulmans consentirent à verser pour leur Chikr, dans l'espérance, bien entendu, d'être couverts par sa protection. Ce tribut fut nommé oua'da. De nos jours, il se paie encore, ticipanls a sensiblement diminué. mais le nombre des par» Quand ces t'olba jugeaient suffisante la collecte en céréales, figues, huile et numéraire, dons, ils revenaient à la zaouïa'. Avec ces il fut possible à Sid A'Ii de pourvoir à l'entretien de ses élèves et d'acquérir en même temps quelques immeubles qui furent le noyau du hobous actuel. Peu à peu ce noyau s'accrut de biens légués à la zaouïa par de pieux individus désireux d'at tirer sur eux quelques parcelles de la grâce d'un aussi saint per sonnage. Dans la seule tribu des Maa'lk'a, ce hobous comprend en ce moment 480 pieds d'oliviers, 340 figuiers et des terres labourables. Tant que Sid A'Ii dirigea lui-même la zaouïa, elle brilla du plus vif éclat. La légende rapporte que l'on y enseignait la juris prudence, la logique, la théologie, les mathématiques, études etc. Les embrassaient presque toules les branches des sciences.
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