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ouani,
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va maintenant nous fournir de précieux renseignements
sur les événements qui, pendant les XVII' et XVIII'
siècles, se
produisirent sur la frontière. J'ai eu la bonne fortune de me
procurer une copie du manuscrit de ce chroniqueur, déposé à la
bibliothèque du bey de Tunis. C'est dans cet ouvrage assez rare
que mon ancien et regretté camarade Alphonse Rousseau (1) a
puisé la meilleure partie des documents qui lui ont servi à com
poser ses Annales tunisiennes, ouvrage 1res estimé. Je ferai re
marquer seulement que Rousseau, se renfermant dans certaines
limites,
n'a pas cru devoir extraire du manuscrit qu'il avait à
sa disposition une foule de faits inédits relatifs aux tribus de
notre frontière orientale et notamment aux Hanencha. C'est cette
lacune que je me propose de remplir en traduisant en entier les
passages inléressant le passé de l'Algérie aussi bien que celui de
la Tunisie,
qu'il nous importe tant de connaître.
« Au commencement de son règne, Mourad-Bey envoya des
présenls à la Cour d'Alger. Soit haine, soit mécontement, les
Algériens les refusèrent. Outré de colère et brûlant d'ailleurs du
désir de venger la mort de son père, il n'eut plus d'autre pensée
que de diriger contre eux une expédition. Il dissimula son des
sein jusqu'au commencement de l'année 1700, époque où, convo
quant le Divan, il communiqua aux conseillers et aux chefs
militaires son plan d'attaque contre la puissance d'Alger.
» Sur la réponse de l'Assemblée : Entendre c'est obéir, il réu
nit ses troupes qu'il augmenta de nombreuses recrues et fit
mettre en état lout le matériel de guerre. Puis il écrivit à
Khalil-Bey,
gouverneur de Tripoli pour lui demander aide et
assistance dans la campagne qu'il allait entreprendre. Après tous
ces préparatifs, il se. mit en marche à la tête d'une colonne qui
traînait à sa suite vingt-cinq canons.
» A peine se fut-il approché de Constantine que le bey de
cette province, AU Khodja se porta à sa rencontre. Les deux ar
mées en vinrent aux maius et Ali Khodja fut mis en déroute
après avoir essuyé des pertes considérables.
(1) Alphonse Rousseau,
puis consul de France à Tunis.
ancien interprète de l'armée d'Afrique.