1874 T.18.pdf

463
solèrent à cette époque la contrée. Leurs voisins ennemis de
vieille date profitant de cet état de faiblesse se ruèrent sur eux
pour les accabler, ce qui occasionna de part et d'autre des repré
sailles et des collisions sanglantes qui auraient fait moins de
bruit si l'opinion publique s'élait mieux rendu compte de
la situalion difficile de ce pays frontière et de l'état des es
prits.
Les Nememcha prétendent que Nefta appartenait jadis à la
régence d'Alger. Il en était de même de l'oasis de Tamerza, si
tuée au pied du Djebel Madjour dans le Sahara- Tamer'za est en
effet bien en dedans de la limite entre les deux régences et paye
cependant au bey de Tunis un impôt de 0,43 c, par pied de
palmier et d'olivier.
Le sol des Nememcha est couvert depuis Tebessa jusqu'à Bir-
el-Ater de rnines romaines; on en voit sur tous les mamelons
isolés ainsi que dans toutes les plaines. A partir de la chaîne du
djebel Ahmor, la montagne rouge, fortement escarpée et qui
forme la ligne de démarcation entre le Tel et le Dakhela (entrée
du désert),
en se dirigeant vers Negrine on ne voit plus de ves
tiges. Il est à présumer que les dunes que l'on rencontre de
temps à autre sont autant de tas de pierres que le sable a recou
verts; car il n'est pas probable que les romains eussent bâti au
dessous de Negrine une aussi grande ville que Besseriani, sans
avoir auparavant établi une ligne de communication assurée en
tre les deux points. Besseriani,
située à une lieue et demie au
Sud de Negrine est un amas de ruines dont l'étendue est aussi
vaste que celle de Tebessa et dont les murs sonl arrosés par la
source de Negrine dite Oued Mendil.
De Besseriani à Nefta, disent les arabes, on rencontre autant
de ruines que sur la route de Tebessa à Bir-el-Aler, ce qui
prouverait que celte ligne de communication élait très-fréqnen-
tée.
Bir-el-Ater est un ancien puits romain dont l'ouverture de
sept mètres de circonférence esl bâti en grosses pierres de taille.
Les eaux y Sont fort abondantes. A peu de distance de là se
trouve un cimetière arabe où quelques amas de pierres en forme
de tombes plus grandes que les aulres sont l'objet d'uue vénéra-