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promettre de- tenir Ali-Pacha étroitement emprisonné, moyen-
nant une pension de 10,000 sequins, que le bey
s'obligerait à
verser régulièrement au trésor public. Pendant quelques années,
cette espèce de tribut avail, élé régulièrement payé, mais à
l'époque où nous sommes arrivés (eommencement de 1735), le
bey venait de manquer à ses engagements. Ibrahim-Dey, qui
avait succédé à Abdi, saisit cetle occasion pour faire entendre à.
la régence de TUnis un --langage menaçant, qui pourtant n'eut
pas l'effet qu'on en attendait (1).
C'eslpeu detemps avant le conflit qui précède que Bou Rennan
Mokrani était devenu le gendre de Bou-Aziz. Les deux chefs
féodaux, unis par ce lien, se liguèrent et écrivirent au dey d'Al
ger Ibrahim, pour lui demander son appui dans la guerre qu'ils
se proposaient de faire conlre le souverain tunisien. En même
lemps, ils le priaient de laisser toute latitude à Younès, fils du
prisonnier Ali-Pacha, pour que Bou-Aziz pût le conduire sur les
limites du territoire tunisien. Arrivés sur ce point, disaienl-ils,
toules les populations accourront à nous et il nous sera facile,
dès lors, de faire réussir noire entreprise,
sans qu'il devienne
nécessaire de mettre en campagne des troupes d'Alger.
Le dey d'Alger, ajoutaient-ils encore,
n'avait qu'à écrire à
Kelian, bey de Constanliner pour lui prescrire de favoriser leurs
projets hostiles. Le dey, en effet, laissa pleine liberté d'aclion à
Younès^. ordonnant en même temps à Kelian-Bey d'accorder aux
partisans tout ce qu'ils lui demanderaient.
Dès lors, Bou-Aziz rejoignit Younès, lui donna en mariage la
fille de son fils Trad,
lue à Fedj-Meraou el le conduisit ensuile
auprès de son parent, Mobammed ben bou Diaf,
cheïkh des
populations de l'Aurès Ce chef leur promit également son
ooncours en entrant dans !a ligue, et son exemple fut suivi par
Ferhal ben Redjeradja, cheïkh el-arab du Zab.
Mais pendant que se préparait cette prise d'armes, Kelian, bey
ne restait pas indifférent à ce qui se passait. La.
de Conslantine,
démarche directe faile par les conjurés auprès du Dey Ibrahim
l'avait si vivement froissé qu'il les prit en aversion el déploya à
(1) Annales de Rousseau.