1874 T.18.pdf

341
disant : « Enlre nous, la défection n'est qu'apparente et nous
savons très-bien que tu nous resteras dévoués. »
Dès lors, Sedira, suivant les conseils du prince, enlra en com
munication directe avec Ali pacha qui lui témoigna une certaine
amitié. Ces relations durèrent jusqu'au moment ou Sedira fut
empoisonné plus tard par un agent du bey de Constantine.
L'armée algérienne avail donc opéré son mouvement de re
traite. Cetle nouvelle causa à Tunis une joie immense et pendant
trois jours les batteries de la capitale tonnèrent en signe d'allé
gresse. Mais la situation n'était pas la même parmi les nombreu
ses populations qui s'étaient trop ouvertement prononcées en
faveur de la restauration de leurs princes légitimes qui subirent
de terribles châtiments.
Quand les troupes algériennes arrivèrent au bivouac de Fes-
guia, à proximité de Conslanline. le prince Mohammed enlra le
matin dans la tente de Ahmed agha pour lui donner le bonjour.
Le bey
bou Hanak se présentait aussi un instant après pour
accomplir le même cérémonial de politesse. Remarquons que
celui-ci venait à l'instant de communiquer à sesehaouchs l'ordre
du pacha de mettre à mort le généralissime Ahmed agha et que
les chaouchs apostés devant la tente n'attendaient qu'un signal
convenu pour exécuter la sentence.
Après avoir salué humblement Ahmed 3gha, Keiian lui donna
à lire l'ordre du pacha et en même temps fit signe au prince de
s'éloigner. Celui-ci en entendant la lecture de la dépêche, sortit
tremblant de terreur sur ses jambes, et aussitôt les chaouchs se
précipitèrent sur leur général, le saisirent et l'étranglèrent. Son
cadavre mis sur un mulet élait ensuite transporté à Conslantine
pour y être enlerré. L'historien des beys raconte autrement la
mort tragique d'Ahmed agha. Le bey, dit-il, trompant sa con
fiance, lui fil avaler un breuvage empoisonné qui lui brûla les
entrailles et le lendemain il se réveillait dans la tombe.
Le bey ayant rempli le but de sa mission rentra à Conslantine
salisfail sans doule d'avoir si bien rempli les ordres de son
maître.
Il faut convenir que cetle action n'est guère à la louange du
bey bou Hanak,
pas plus qu'à celle du pacha son suzerain et c'est