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L'historien Ibn Khaldoùn nous parle encore assez souvent du
rôle secondaire que jouèrent la ville et les habitants de Tebessa
durant le gouvernement des dynasties arabes et berbères. Sous
le souffle de la barbarie,
Tebessa perdit complètement son an*
cienne splendeur ; elle n'eût plus, depuis le XVe siècle, qu'une
population misérable el corrompue, que Léon l'Africain a stig
matisée par les réflexions suivantes :
-. Les habitants de Tebessa sont si mécaniques,
avares el bru-
laux, que tant s'en faut qu'ils honorent et caressent les étran
gers,
qu'ils ne les veulent voir en sorle que ce soit: tellement
que à Eldabag, poète natif de la cité de Malaga, en Grenade,
passant par cette cilé fut fait quelque déplaisir et outrage, au
moyen de quoi il composa ces vers, au déshonneur des habitants
d'icelle.
Tebessa n'a rien qui soit de valeur,
Fors que les noix. Je faux, elle a cet heur,.
D'un fleuve avoir, dont les eaux cristallines
Et l'ample tour des murailles insines,
Lui donnant lustre. Or, quant à la vertu,
Ce peuple en est tellement dévêtu,
Que connaissant Nature en celui luire,
Tout vice y fait a force noix produire
Comme sachant qu'avec les douces eaux,
Brutaux esprits se paissent en pourceaux (1).
La forleresse byzantine de Theveste qui enceint la ville arabe,
est encore debout et intacte, elle offre de curieux sujets d'étude;
sa forme rectangulaire et ses quatre faces sont à peu près égales.
Le développement total de la muraille est de 1,070 mèlres. Les
murs sont bâtis en belles pierres de taille, ayant de 0,40 cent, à
0,50 cent, de hauteur. En saillie, sur le mur d'enceinle, sont
construites quatorze tours cariées,
dont qualre aux angles du
rectangle, les dix aulres étant espacées irrégulièrement sur le
reste de la fortification, trois sur chacun des fronts ouest et sud
de la place ; deux seulement sur les faces est et nord . La hauteur
(1) Tebessa. —
Léon l'Africain. P. 23., v.
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