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garde urbaine en formation. J'investis des marques de leurs
fondions les Kaids et les Cheikhs des Nememcha et des Yahia
ben Taleb. Après m'êlre entretenu longuement avec chacun de
ces chefs indigènes des intérêts de leur pays, j'allai sur leur in
vitation visiter l'intérieur de la ville de Tebessa. Les principaux
vinrent me recevoir à la porte d'entrée et après m'avoir salué de
leurs drapeaux, ils me présenlèrent les clefs de la ville que j'ai
pris au nom du roi.
Un vieux marabout nommé Si Abd-er-Rahman qui la veille
était venu à ma rencontre et dont je voulus visiter la zaouia;
ayant reçu de mes mains le burnous vert, me pria d'accepter sa
bénédiction, et ayant ensuite levé les bras etles yeux au ciel, il
appela à haute voix sur le sultan des français et-, son khalifa, la
protection de Dieu et du Prophèle. Les nombreux musulmans qui
assistaient à cetle scène louchante unirent leurs prières à celles du
vieillard et, dans ce moment, tous ces hommes qui se trouvaient
réunis dans un sentiment commun pour appeler sur le roi les
bienfaits de la providence, nous parurent bien dignes, à leur
tour, d'être placés sous la haute protection de Sa Majesté.
LTmam et les gens de la grande mosquée m'ouvrirent â deux
ballants les portes du lieu consacré à leurs prières, mais je m'ar
rêtai sur le seuil,
voulant respecter les mœurs religieuses du
pays et ce fut là que je donnai le burnous aux Ulema.
Le soir, je reçus une députation des gens de la ville de Be-
karia,
située à deux lieues et demie au sud-est de Tebessa
Leur Imam avec les drapeaux de la mosquée, venait m'offrir
leur soumission,
et comme symbole de leurs bonnes dispositions
pour nous, il m'apportait du miel et des gazelles, le mels le
plus doux et l'animal le plus pacifique de ces contrées.
Le 2 juin, je reçus les envoyés de Oukès,
ville qui se trouve à
trois lieues à l'ouest de Tebessa. Je réglai 'les différents qui
existaient depuis longtemps entr'eux et leurs voisins. Je réunis
de nouveau autour de moi toutes les autorités que je venais de
nommer dans le pays et achevai de prendre avec eux les dispo
sitions propres à assurer leur tranquillité.
Dans cette conférence les Nememcha et les Yahia ben Taleb
me supplièrent d'organiser chez eux une cavalerie indigène dont