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Le prince alla immédiatement rejoindre Sedira el ne lui
rien. Sedira lui dit.- » Décidez vous-même, je ferai ce que vous
voudrez. »
— » Mon avis, dit le prince, c'est que lu vas rester
ici. Pendant ce temps, comme les émissaires expédiés à Alger
ne doivent pas tarder à revenir,
nous allons envoyer du monde
sur la route qu'ils suivent pour nous emparer des dépêches et
savoir quelle esl la réponse du Pacha d'Alger. Si tu réussis tu
me préviendras,
dans le cas contraire c'est moi qui t'avertirai
des nouvelles arrivées au camp. » La dessus il se séparèrent.
Ali Meksis voyageant de nuit passa ailleurs que parle chemin
que surveillaient les cavaliers de Sédira,et, les ayant ainsi évités,
parvint sans encombre au camp algérien.
Voici maintenant comment Ali Maksis avait accompli sa mis
sion : Ainsi que le lui avait recommandé Bou Hanak, il exposa
au pacha Ibrahim Khodja les projets révolutionnaires de son chef
d'armée Ahmed Agha. Mais comme il intriguait aussi pour son
compte il dit encore au pacha : Méfiez-vous aussi du bey de Cons
tantine Bou Hanak, car il a traité secrètement avec Ali bey de
Tunis et quoique vous fassiez, il entravera toujours ce que vous
voudrez entreprendre contre son allié.
Ces révélations mirent le pacha dans une grande perplexité
parcequ'il voyait son trône menacé. Immédiatement il écrivit
une missive confidentielle au bey bou Hanak pour lui prescrire
de faire rétrograder son armée et, en même temps, de meltre à
mort Ahmed agha . Il lui promettait de le nommer à sa place
généralissime de ses troupes à condition qu'il garderait auprès de
lui l'émissaire Ali Meksis.
Ce qui précède était contenu dans la missive confidentielle. La
dépêche officielle ordonnait simplement de battre en retraite.
En présence de cette résolution, le prince Mohammed conseilla
à Sedira d'entrer en relations avec le bey de Tunis afin de s'en
faire un prolecteur contre son ennemi le bey de Conslantine.
Pour obtenir ce résultat il n'avait qu'à annoncer à Ali pacha la
nouvelle de la retraite de l'armée algérienne, ce qui ne manque
rait pas de lui causer une vive satisfaction.
Sedira qui avait le cœur loyal refusait de changer ainsi de
drapeau, mais le prince le détermina à celte démarche en lui