1874 T.18.pdf

234
Kassem, fraction des Béni Rezed. La lutte était imminente. Une
partie de l'armée algérienne, sous les ordres de Kelian, gouver
neur de Constanline et ennemi juré de Hossein-Bey,
marche à la tombée de la nuil,
se mit en*
passa en silence la rivière et
tourna à gauche les retranchements des Tunisiens, de manière
à les placer enlre deux feux. Instruit de ce mouvement par ses
espions, Hossein-Bey résolut de sortir de l'inaction. Au point du
jour, il mit son fils Mohammed à la têle d'une forte division de
ses troupes, lui ordonnant de se porter en toute hâtp sur la co
lonne ennemie, en suivanl à droite (amont) le bord de la rivière.
Le jeune prince exécuta ce mouvement, mais ne rencontra per
sonne, par la raison que les Algériens avaient effectué leur pas
sage du côté gauche (aval). Mahmoud, l'autre fils du souverain,
sortit alors du camp à son Iour et marcha contre l'ennemi qui
s'avançait. Il lança en avant son oncle maternel, le Génois Mous
tapha (1), et grâce à sa cavalerie et à son artillerie, dont le feu
était très habilement dirigé, il réussil à tailler en pièces les Al
gériens, à leur enlever un certain nombre de prisonniers el rap
porter comme trophée beaucoup de têles coupées (2).
A ce moment de la journée, les Algériens étaient menacés
d'une déroute complète. Cependant la colonne aux ordres de
Kelian atleignait, à la faveur d'une brume épaisse, le camp tu
nisien qui,
pendant le combat élait demeuré presque sans dé
fense. Hossein-Bey s'y Irouvait,
n'ayant plus autour de lui que
quelques spahis du Kef. Il se porta en avant pour arrêter l'en
nemi, mais le nombre l'emporta sUrla valeur. Blessé grièvement
d'un coup de féu à la cuisse. Hossein-Bey dut se mettre en rè-
Iraiie : Kelian envahi! son camp, en fil abattre les lentes et mas
sacra toul ce qui tentait de résister encore.
(I) On se rappelle que Hosseïn-Bey épousa une jeune esclave
génoise qui lui donna plusieurs enfants. D'après le passage ci-dessus,
le, frère de cette esclave, serait donc devenu musulman, sous le nom
de Moustapha.
(2) Le chroniqueur El-Hadj Hammouda, en bon musulman, sem
ble attribuer ce premier succès des Tunisiens, à ce que l'artillerïcfit
feu on invoquant l'aide de Sidi Abd cl-Kn.d~"_"1-D