1874 T.18.pdf

387
raient lous le sort des Européens de Tebessa el de Guelma, c'est-
à-dire morls ou musulmans.
La soif
faisait"
souffrir et décourageait nos hommes, le moral
s'affaiblissait sensiblement, l'absence de toute nouvelle élait
amèrement commentée. Quelques hommes, réduits à boire leur
urine depuis deux jours, élaient malades et incapables de servir
à la défense. Cinq jours et qualre nuits de combats, de travaux,
d'alerles continuelles el surlout la privation, d'eau, avaienl
exténué les plus braves. Il fallait une nouvelle alerte pour se
couer cet affaissement, elle arriva: Vers 10 heures du malin,
après de longs cris d'encouragements, l'ennemi, formé sur deux
rangs, s'avança portant des fagots de broussailles, de paille et de
dis pour incendier le bordj. Du mamelon qui domine la posi
tion parlait une grêle de balles et de pierres. A quelques mèlres
du mur d'enceinle, le feu des assiégés coucha par terre une
quinzaine de ces porteurs de torches et de fagots el arrêta ceux
qui les suivaient.
Après une lulle acharnée, durant six jours, l'approche d'une
colonne dégagea les braves défenseurs du bordj de Souk-Ahras.
Cependant le mouvement de l'Edough s'était calmé, le kaïd
Ben Ba-Ahmed et le marabout Bou Maïza,
ayant réussi à faire
rentrer dans le devoir toutes ces populalions sans qu'il fut né
cessaire d'y envoyer des troupes. C'est un grand service qui
nous était rendu par ces deux personnages indigènes, car Bône,
à ce moment,
était réduite à sa milice pour toute défense. Le
colonel de Tourville, libre dès lors de ses mouvements, allait
débloquer Souk-Ahras. Le 13 et le 14 il surprend les rebelles à
Akbet-Zeïtoun elà Kef-el-Aks; chassés de rochers en rochers et
ayant perdu beaucoup de monde, ils se réfugient dans des
grottes, abandonnant femmes, enfants el troupeaux.
Le général de Mac-Mahon,
alors en expédilibn aux environs
de Collo, où un chérif avait occasionné des désordres, apprenait
que tout le pays le long
de la frontière était en insurrection. Il
accourut à marches forcées et fit à Tamatmat sa jonction avec le
général d'Aulemare,
qu'il avait envoyé en avanl au premier
bruit de révolte e qui déjà venait de débloquer Aïn Beïda. La
colonne du colonel de Tourville, établie près de là, à Khamissa,