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réunissaient au campement des bords du Roumel, sous Constan
tine. Un délégué du Pacha faisait là solennellement la remise des
kaftans d'investiture destinés aux trois chefs des familles féodales
et de celui qui devait revêtir le nouveau bey.
Cette cérémonie remise en vigueur après la révolte de 1638
me semble avoir déjà existé précédemment car un dans ma
nuscrit déjà ancien je traduis le passage suivant :
« Quand les Turcs arrivèrent à Constantine, venant de Bône
« et de Tunis, le pouvoir fut divisé en trois et d'après un traité
• les Turcs furent autorisés à. habiter Constantine. Un tiers du
« pouvoir appartint à Ben Ali Cheïkh el-Arab; un tiers au
• Cheïkh des Hanencha et un liers aux Turcs.
« De là venait la coutume que lorsqu'un nouveau bey était
« nommé, le Pacha envoyait un kaflan, que le bey revêlait,
• puis après l'avoir revêtu, il l'envoyait au Cheïkh el-Arab qui
* en faisait autant et enfin le tour du Cheïkh des Hanencha ve-
« nait ensuite. Le Cheïkh el-Arab et le Cheïkh el-Hanencha
« dignitaires à kaftan étaient investis avec le même cérémo-
» niai que le bey (1). » <
II est probable qu'aux deux familles féodales indigènes dont il
vient d'être question on reconnut ensuite l'obligation d'adjoin
dre celle des Mokrani, maîtresse des communications entre
Constanline et Alger, donl la puissance était également redou
table et à ménager.
C'est encore l'historien Kaïrouani qui va nous fournir un
dernier renseignement sur le chef des Hanencha en l'an 1644
de noire ère .
« Un des événements les plus remarquables de cette époque,
dit-il, fut la défaile des rebelles que commandait le Cheïkh Kha
led ben Nacer el-Hannachi. Ce Khaled était le plus puissant des
chefs arabes qui s'étaient érigés en protecteurs (2) .
C'était un
(1) Manuscrit du Cheikh El-Hadj Ahmed el-Oumbarek ben el-
Attar.
(2) Manah',
littéralement ce mot veut dire gens qui empêchent. Dans
la langue administrative de la Barbarie, il signifie des indigènes qui
sans aller attaquer le gouvernement, veulent rester libres chez eux et