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IV
Oulad sidi Abid (Obéid (1) ).
Cette population de marabouts est enclavée sur le territoire
des Nememcha . L'arbre
généalogique qu'elle s'attribue la ferait
descendre du Prophète et lui donne par conséquent le titre de
Chorfa.
Il y a environ vingt-cinq générations, son ancêtre Sidi Obéïd
ben Khoudir vint pendant quelque temps séjourner dans le
Ribal ou monaslère que le marabout Sidi Salem avait fondé à
Negrine, dans le Sahara.
De là, remontant vers le nord, il choisit pour résidence le
sommet du Djebel Foua. Il s'y construisit une cabane en pierres
qui existe encore aujourd'hui et y passa quarante ans éloigné
du commerce des hommes et livré aux pratiques de la dévotion
la plus austère. Ses fils, Hammâd, Douïeb et Abd-el-Malek,
auxquels cette existence de cénobite ne convenait point sans
doute,
s'en retournèrent vers l'Est et fondèrent les tribus tuni
siennes des Oulad sidi el Hammadi du nom de l'aîné des trois
frères. L'excentricité de la vie solitaire de Sidi Obéïd, la sagesse
dont il fit toujours preuve et quelques miracles qu'il sut accom
plir à propos attirèrent au bout de peu de temps à son ermitage
une foule de pèlerins et lui valurent un tel renom de sainteté
qu'aujourd'hui encore la montagne qu'il habita est considérée
comme maraboute et que les indigènes en respectent scrupuleu
sement les forêts el les animaux qui y vivent. Il convient, tou
tefois, d'ajouter en passant qu'une tradition n'ayant pas cours
chez les Oulad sidi Obéïd, mais fort connue chez les Nememcha,
rapporte que, comme tous les saints de son espèce, Sidi Abid
avait parfois ses faiblesses et que souvent cet illustre marabout
se délassa,
(*)
en compagnie de Sidi Bou R'anem et de Sidi Abd-
La prononciation locale est Obéïd et nous avons dû l'adopter
telle quelle.