Le Café mensuel 80 en pdf - Café pédagogique
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Pédagogie<br />
<strong>Le</strong> site du mois<br />
<strong>Le</strong> nouveau site SES de Limoges. Consultez la page des nouveautés (revue des nouveautés<br />
pédagogiques <strong>en</strong> SES).<br />
http://pedagogie.ac-limoges.fr/ses/spip.php?page=sommaire2<br />
Cours et TD <strong>en</strong> ligne<br />
Mis à part à Limoges, ri<strong>en</strong> de neuf sur les sites académiques et institutionnels.<br />
Première : un TD sur la baisse de la TVA dans la restauration, d'après un texte de Bernard Salanié<br />
(L'Economie sans tabou, Edition du Pommier). Compter une bonne heure.<br />
http://perso.orange.fr/claude.bordes/index.htm/<br />
Dossier spécial : <strong>Le</strong>s émeutes et le chômage<br />
En 2005, d’après le dernier rapport de l’Observatoire des Zones urbaines s<strong>en</strong>sibles, le taux de<br />
chômage des jeunes hommes de 15 à 24 ans atteint 44 % <strong>en</strong> ZUS, deux fois plus que dans le reste<br />
du pays. De même, 9 % des jeunes hommes sont inactifs et hors statut scolaire <strong>en</strong> ZUS contre 4,6<br />
% dans le reste du pays.<br />
Sans doute serait-il réducteur d’expliquer les émeutes de l’automne 2005 par le chômage. Mais,<br />
quoiqu’on p<strong>en</strong>se d’eux par ailleurs – des « jeunes ordinaires » diront les uns, des « délinquants »<br />
diront les autres --, les émeutiers ont attiré l'att<strong>en</strong>tion sur la question sociale telle qu'elle se pose<br />
aujourd’hui dans les périphéries de la République. Et cette question, c’est d’abord celle du<br />
chômage.<br />
Pour se faire une bonne idée de l’effet dévastateur du chômage, écoutons ce remarquable<br />
témoignage d’un éducateur à La Courneuve : « On est avec des jeunes qui, autour d’eux, ont des<br />
frères, des par<strong>en</strong>ts, qui ne travaill<strong>en</strong>t pas, voire qui n’ont jamais travaillé. <strong>Le</strong> travail, pour certains,<br />
c’est une autre planète… On est avec des jeunes, pour qui le travail, ça ne veut ri<strong>en</strong> dire. Et donc,<br />
comm<strong>en</strong>t est-ce qu’ils peuv<strong>en</strong>t se projeter dans l’av<strong>en</strong>ir, dans une carrière professionnelle, dans un<br />
rêve ? Dans l’association, on travaille énormém<strong>en</strong>t sur le rêve. Avec des jeunes des fois de 20<br />
piges, qui galèr<strong>en</strong>t dans la cité…, on met parfois plus de deux-trois heures pour qu’ils puiss<strong>en</strong>t se<br />
permettre ou qu’ils puiss<strong>en</strong>t se rappeler un rêve ! Nous, quand on était gamin, on remplissait :<br />
« Moi, je veux faire pompier », « Moi, je veux faire ingénieur »…, même si c’était des rêves fous…<br />
Eux, ils n’ont même plus ces rêves ! … Si vraim<strong>en</strong>t on redonnait un espoir de travail aux g<strong>en</strong>s, la<br />
question de l’école se règlerait d’elle-même. Parce que… on peut pas demander à l’Education<br />
Nationale, qui a des écoles implantées dans des quartiers où ri<strong>en</strong> ne va, de faire comme si tout<br />
devait aller bi<strong>en</strong> à l’école. <strong>Le</strong>s gamins ont la tête plein de problèmes, plein de conneries, et puis, dès<br />
qu’ils pass<strong>en</strong>t la porte de l’école, hop, tout va bi<strong>en</strong> ! Je p<strong>en</strong>se vraim<strong>en</strong>t que si il y a du boulot, on<br />
pourra <strong>en</strong>suite travailler, et partir sur leurs rêves : ils auront alors une raison de se battre. » (transcrit<br />
des Ateliers de création radiophoniques: Une cité dans la cité, France Culture, 2005)<br />
<strong>Le</strong> chômage des par<strong>en</strong>ts et des grands frères prive ces jeunes de repères et d’av<strong>en</strong>ir. Il leur ôte dans<br />
l’immédiat la motivation pour réussir à l’école, et les empêche plus tard de s’insérer dans la vie<br />
adulte. Bi<strong>en</strong> intégrés culturellem<strong>en</strong>t mais exclus socialem<strong>en</strong>t, les jeunes des cités viv<strong>en</strong>t une<br />
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