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Le Café mensuel 80 en pdf - Café pédagogique

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Rapporté au PIB par habitant, ces niveaux de salaires class<strong>en</strong>t les professeurs français nettem<strong>en</strong>t <strong>en</strong><br />

dessous de la moy<strong>en</strong>ne de l’OCDE. <strong>Le</strong> traitem<strong>en</strong>t brut d’un professeur certifié, <strong>en</strong>seignant depuis<br />

15 ans <strong>en</strong> lycée public, représ<strong>en</strong>tait 1,42 fois le PIB par tête dans l’<strong>en</strong>semble de l’OCDE, contre<br />

1,17 fois seulem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> France (cf. ce tableau au format xls des Regards sur l'Education, OCDE<br />

2006).<br />

Depuis quelque temps, la question salariale est redev<strong>en</strong>ue d’actualité, avec la diffusion dans les<br />

salles des profs des conclusions d’une étude indép<strong>en</strong>dante, due à trois économistes de Paris<br />

1. <strong>Le</strong>urs données font apparaître une baisse de 20 % du pouvoir d’achat des professeurs du<br />

secondaire depuis 1981. L’étude peut être consultée ici (cf. les pages 22 et s. pour le second degré).<br />

<strong>Le</strong> Ministère conteste ces chiffres. L’avancem<strong>en</strong>t de carrière des jeunes professeurs est dev<strong>en</strong>u plus<br />

rapide, de sorte qu’un professeur arrive aujourd’hui au 8ème échelon (à mi-carrière) à l’âge auquel<br />

on arrivait autrefois au 9ème. De même, les professeurs perçoiv<strong>en</strong>t désormais une nouvelle prime,<br />

l’indemnité de Suivi et d’Ori<strong>en</strong>tation (un peu plus de 900 euros annuels pour un certifié à micarrière).<br />

L’un dans l’autre, au lieu de 20 % (correspondant à un manque à gagner de 4<strong>80</strong>0 euros<br />

annuels au 8ème échelon), la baisse du pouvoir d’achat depuis 1981 serait plutôt de l’ordre de 10<br />

%. Ce qui reste considérable.<br />

<strong>Le</strong> Ministère fait aussi valoir que la majorité des professeurs peut désormais accéder à un nouvel<br />

échelon de carrière : la "hors-classe". Ajouté à l’ISO, cela correspond à un gain de près de 6000<br />

euros annuels <strong>en</strong> fin de carrière, soit l’équival<strong>en</strong>t du manque à gagner présumé d’un certifié<br />

parv<strong>en</strong>u au dernier échelon de la classe normale. Mais tous les professeurs certifiés n’accèd<strong>en</strong>t pas<br />

à la hors-classe, et <strong>en</strong>core moins à son dernier échelon.<br />

Il reste qu’un professeur qui termine sa carrière au 11ème échelon, <strong>en</strong> classe normale, perçoit<br />

aujourd’hui un salaire réel inférieur de 20 % à celui que percevait <strong>en</strong> 1981 un professeur <strong>en</strong> fin de<br />

carrière.<br />

P<strong>en</strong>dant ce temps, le pouvoir d'achat du salarié moy<strong>en</strong> a augm<strong>en</strong>té de 16 %, et celui du SMIC de 24<br />

%. Quant au temps de travail, celui du salarié moy<strong>en</strong> a baissé de 15 % (5ème semaine de congés,<br />

passage de 40 à 35 heures hebdomadaires), mais le nôtre a augm<strong>en</strong>té avec la multiplication de<br />

sujétions <strong>en</strong> tous g<strong>en</strong>res (r<strong>en</strong>trée plus précoce, journée d'harmonisation du bac, conseils<br />

pédagogiques, conseils d'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t, projets d'établissem<strong>en</strong>t, réunions avec les par<strong>en</strong>ts, prér<strong>en</strong>trée<br />

à rallonge, heures de vie de classe, etc.). Rapporté à l'évolution du salaire net moy<strong>en</strong>, et<br />

compte t<strong>en</strong>u de l'évolution du temps de travail, le salaire relatif d'un professeur de lycée a donc<br />

baissé de 42 % depuis 1981 !<br />

Force est de conclure que, dans un contexte de forte contrainte budgétaire, nos salaires ont été<br />

délibérém<strong>en</strong>t sacrifiés. Il n'est pas exagéré de dire que l'Etat nous a fait payer la facture du lycée de<br />

masse et de l'université de masse. Mais comm<strong>en</strong>t expliquer la passivité des collègues et des<br />

syndicats devant l'effondrem<strong>en</strong>t de nos salaires relatifs ? Ici, on est réduit à émettre des hypothèses.<br />

Pour ma part, j'<strong>en</strong> vois au moins quatre:<br />

- certifiés et agrégés ont fait les frais de l'égalitarisme ambiant dans l'EN. Au lieu d'augm<strong>en</strong>ter leurs<br />

salaires, le gouvernem<strong>en</strong>t a préféré aligner le statut des instituteurs, des profs de LEP et des AE sur<br />

celui des certifiés ; il a aussi supprimé les MA <strong>en</strong> leur substituant des TZR deux fois plus coûteux.<br />

- le nombre d'élèves par prof a continué de baisser dans le second degré depuis 1981 : cf. ce<br />

graphique du Ministère (page 3, <strong>pdf</strong>). Cela s’explique par la baisse des effectifs par classe dans<br />

l'<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t professionnel, l'apparition d'innovations pédagogiques comme les modules, l’aide<br />

individualisée, le souti<strong>en</strong>, l'ECJS, le succès d’options coûteuses (à petits effectifs) comme l'ISI, les<br />

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