epistolarum tam ab 10. cal vino quam ad eum - Archive ouverte UNIGE
epistolarum tam ab 10. cal vino quam ad eum - Archive ouverte UNIGE
epistolarum tam ab 10. cal vino quam ad eum - Archive ouverte UNIGE
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
559 EPISTOLA 2678 560<br />
2678.<br />
LES DÉPUTÉS DE GENÈVE AU SENAT<br />
DE BERNE. >).<br />
Affaire des exilés et du bailli de Ternier.<br />
(Minute originale de la main de Calvin. Arch, de Genève.<br />
Lettres de la Seigneurie. Année 1557. Bonnet II. 126. Tr<strong>ad</strong>.<br />
angl. III. 339.)<br />
Magnifiques seigneurs, nous sommes icy envoiez<br />
de la part de noz supérieurs, pour vous declarer<br />
leurs doléances de ce quilz sont ainsi traictez comme<br />
on le voit a loeil : attendu les belles promesses dont<br />
vous les avez entretenus, et surtout les prières et<br />
exhortations qui vous ont este faictes par les Magnifiques<br />
seigneurs des Ligues voz alliez, 2 ) de ne<br />
point molester la ville de Genefve par voie de faict,<br />
mais de vuider les différons par voie de iustice.<br />
Or, si vous dictes que vous .nattentez rien par violence,<br />
il vous plaira de mieux penser aux raisons<br />
quon vous a desia remonstre et que nous toucherons<br />
icy en bref.<br />
Vous scavez que durant le temps de nostre<br />
comhourgeoisie, 8 ) quant nouB vous avons plusieurs<br />
fois requis en vertu du debvoir mutuel que nous<br />
avions a maintenir lhonneur dune ville a laultre,<br />
quil vous pleust mectre ordre que nous ne fussions<br />
pas ainsi oultragez, comme nous estions par noz<br />
condamnez, sur ce vous avez tousiours respondu que<br />
si nous demandions iustice, quelle nous seroit faicte<br />
bonne et brefve, ainsi que vous laviez commande a<br />
Toz officiers.<br />
Nous doncq voians quil ny avoit nulle fin,<br />
mais que le mal croissoit tousiours, avons a la fin<br />
2678.1) Voyez Temtrait de Buchat ci-dessus N. 2666. Voici<br />
la suite de cette relation: Par une antre sentence dn 5. Août<br />
le baillif libéra les fugitifs de la dénonce des Seigneurs de<br />
Genève et condamna les syndics et la communauté à faire<br />
réparation et à crier merci aux bannis, et à payer les dépens<br />
du procès qu'il régla a 1169 fl. 7 sols, au lieu de 2000 écus<br />
qu'ils avoient demandés. (Boset VI. 25.) Une procédure aussi<br />
étrange, qui mettoit Genève au niveau des villes sujettes de<br />
Berne, causa une rumeur et fermentation extraordinaire à<br />
Genève, d'autant plus que les fugitifs menaçoient d'exécuter<br />
eux-mêmes la sentence qu'ils avoient obtenue. Cela fit que<br />
tous ceux qui avoient des biens sur les terres de Berne sauvoient<br />
leurs blés en paille et à la hâte dans la ville. Les<br />
Genevois envoyèrent des députés à Berne (Le Franc et Louis<br />
Boset) pour demander qu'on sursit à l'exécution en déclarant<br />
qu'en cas de refus Genève y verroit une oeuvre de fait et de<br />
violence, quelque couleur de droit qu'on prétendit lui donner.<br />
L'exécution fut sursise. (Beg. du Conseil 6. Août. Beg. de<br />
la .Comp, même date.) La présente lettre est écrite (sur la<br />
demande du Conseil) pour servir de lettre de créance et d'emposé<br />
de la cause à défendre pour et par les députés Genevois.<br />
2) à B<strong>ad</strong>en en Avril et Juillet (N. 2605. 2606).<br />
3) Le traité d'alliance entre Berne et Genève était expiré<br />
depuis le 8. février 1556.<br />
voulu essaier, après avoir eu longue patience, si raison<br />
nous seroit faicte.<br />
Toutefois, affin deviter toutes cavillations et<br />
subtilitez obliques en intentant la cause, nous avons<br />
no<strong>tam</strong>ment proteste que seulement il fut cogneu du<br />
faict des iniures, sans rien attenter a noz sentences<br />
comme aussi il ny avoit nulle raison ne propos.<br />
Quant telle protestation neut este faicte, encor<br />
scavez vous que de droict commun, si le moindre<br />
du monde a este iniurie, cest a celluy auquel la<br />
dénonce est faicte de prouver le faict ou aultrement<br />
il sera condamne. Combien doncq plus ceste raison<br />
doit elle estre gardée, quant une 4 ) iustice a est«<br />
oûltrageo par dos malfaicteurs.<br />
Or tant sen faut quon nous ait garde lequite<br />
dont on a tousiours use envers les plus mesprisez<br />
du monde, que vostre ballif nous a soubmis a prouver<br />
que nous avions bien condamne noz subiectz,<br />
voire mesme a son dire, et selon que bon luy semblerait<br />
den prononcer. Mais oultre cela il na pas<br />
laisse de procéder contre nous en faveur desdiotz<br />
condamnez, combien que laction fut commune a<br />
deux qui avoient este pendus soubz vostre iurisdiction<br />
et par vostre ordonnance. Or, puis que ceux<br />
la estoient nommez pour parties au procès, et que<br />
ceux qui restent les eussent acceptez et <strong>ad</strong>vouez<br />
pour leurs consortz, comme les actes en font foy,<br />
ce8toit pour le moins que les héritiers prinssent la<br />
cause, puisque cestoit une action insepar<strong>ab</strong>le.<br />
En cela nous avions assez iuste cause dappel,<br />
et aussi de ce que sans attendre sil y auroit appel<br />
ou non, contre tout ordre de droict, il remit a huitaine<br />
les parties en cas dappel en vostre ville. Le<br />
plus paovre marault aura dix iours pour introduire<br />
un appel, si bon luy semblé. Nous voz voisins<br />
sommes forclos du droit commun, et devant quavoir<br />
ouvert la bouche, sommes renvoiez devant voz<br />
iuges des appellations, si nous prétendons dappeller.<br />
Or est il ainsi que nous navons point appelle,<br />
mais nostre procureur a proteste de nullité, pource<br />
que a la vérité la sentence lu balif estoit nulle de<br />
faict, comme nous djrons tantost plus a plain.<br />
Mais quoy quil en soit voz iuges des appellations<br />
nont pas laisse den cognoistre sans que nous<br />
feussions remis s ) par devant eux, ny 6 ) que la cause<br />
leur fut dévolue. Nous vous prions de bien penser<br />
si cela a iamais este veu ny ouy, que des luges<br />
dappellations congneussent dune cause dont nulle<br />
des parties na iamais appelle, et sans que la partie<br />
soit remise, si elle peult estre condamnée par contumace.<br />
Et pour monstrer combien nous devions<br />
espérer en appellant au lieu que vostre ballif avoit<br />
4) vostre Bt.<br />
5) reniez Bt.<br />
6) vu Bt.<br />
>