epistolarum tam ab 10. cal vino quam ad eum - Archive ouverte UNIGE

561 1557 AUGUST. ßß?
reserve les despens de la cause iusque a la sentence
definitifVe, les diets luges, sans nous ouir, nous ont
condamnez a tous despens. • .,.
Tous dictes maintenant que nous en devions
appeller, si nous eussions este grefvez. Et de faict
il ny avoit que trop de raisons. Mais nous navons
pas tant oublie là grace que Dieu nous a faicte que
de remectre nostre Iurisdiotion entre les mains de
vostre balif, ny de voz iuges, ny dautres quels quilz
soyent.
Et pource que par voz lettres, il ne semble pas
que vous aiez bien entendu la nécessite qui nous a
contrainct a protester de nullité: de rechef nous le
répliquerons icy brefvement vqus priant dy mieux
penser.
Quant vostre balif neut pas iuge de la cause a
nostre gre, si eussions nous eu patience, usans du
remède ordinaire dappellation, et encor que nous
neussious pas obtenu en vostre ville ce que nous
espérions, nous avions bien faict nostre oompte de
nous armer aussi de patience en cest endroict. "Mais
quant vostre .balif expressément contre la protesta-
.tion et la forme du procès intente a entreprins de
iuger sur nous, et notoirement est sorty des limites
de sa cognoissance, et na pas iuge sur la cause,
mais a plus attente contre nous.. que nulle ville
franche ne devroit et ne vouldroit contre une aultre,
jceust este grande sotise a nous dappeller de sa
.sentence, comme sil avoit nulle iurisdiotion sur
nous, ou mësme ceux que vous avez commis pour
iuger sur voz subieetz.
En somme, quant il ny eut eu nulle proteste,
encor vostre balif devoit simplement iuger sur le
faict des iniures, si on ne vouloit introduire une
coustume nouvelle, que tous malfaicteurs fissent le
procès a leurs iuges, en disant quilz sont mal condamnez.
Mais la protestation avoit ferme la porte
a vostre diet balif pour nentrer en telle cognoissance,
ce que' neantmoins il a faict: et pour tant
est sorty hors de la cause. Voila qui nous a faict
protester.de nullité, en- qùoy nous persistons, et ne
pouvions, sans nous faire grand trop 7 ) et preiudice,
entrer en appel, daultant que cestoit nous
rendre subieetz. Ce que vous ne devez prétendre
ne désirer.
Maintenant il est advenu que vostre balif aiant
comme susâict. '....-...... 8 ) tàxèles despens ausquelz
soubz umbre de contumace on nous a condamnez,
sans nous avoir remis, sur le champ a
donne sentence definitive contre- nous, condamnant
nostre procureur general a faire telle reparation
7) C'est ainsi qu'on lit dans l'autographe. M. Bonnet
suppose avec raison que c'est une faute involontaire de l'auteur
gui a voulu dire:, tort.
8) mots illisibles omis par M. Bt, • ...
Calvini opera. Vol. XVI.
honorable a des pendars et iustement condamnez a
estre mis au gibet, comme de droiot ilz èstoiént
tenus de la nous faire, avec tous dommages et interestz.
"' , '\ \''";
Nous ne sommes pas si hebetez que nous ne
voions ou cela tend. Et de faict on a veu par trop
que la partie adverse se tenoit bieh; àsseùréé dâyoir
gaigne sa cause devant que le luge eut prononce,
veu que tous sont devenus chevalliers soùldain,
combien que leur estât ne portât iamais daller qua
pied, et que iamais on ne les y ait veu qua ceste
heure, comme silz vouloient monstrer que nostre
bourse est entre leurs mains.
Mais encor de cela nous le laissons, pource que
ce nest pas vostre faict. Seulement quant a ce qui
vous concerne, nous vous prions au nom de Dieu
de mieux priser ce qui desia vous a este remonstre.
Car 9 ) toute la .procedure qui sest falote depuis la
sentence de vostre balif, par laquelle il ordonnoit
que noz procès luy fussent produiotz pour iuger
dessus, a este nulle.
Et de Met luy mesme la assez monstre: Car
devant que donner telle ordonnance, il requit nostre
procureur de se vouloir se depporter de sa protestation.
Et voiant quil ne pouvoit obtenir cela, il declaira
quil nen pouvoit prononcer, sil ne luy estoit commande.
Il veoit bien doncq quil ne luy estoit licite
dattènter ce quil a faict depuis, nous ne scavons de
quelle authorite ou adveu. ••/:-..
Mais puis quainsi est, nous vous prions nous
scavoir a dire sü vous plaist dacquiesoer au deppart
de Badé, comme noz supérieurs lont tousiours pense,
sinon quilz ont este fort esbahis que quant par
deux ou trois fois ilz vous ont requis et sollicitez
de tenir iournee commune, ou il fut cogneu des différons
qui ' sont „ville a ville, vous avez dissimule
cela en voz responses : qufnest pas, comme il nous
semble, selon lintention de voz alliez.
Nous scavons que vous estes forts et puissants:
mais tant plus devez vous modérer le. pouvoir que
Dieu vous a donne a supporter voz paovres voisins
a ce quilz se puissent entretenir avec vous.
De nostre coste, nous cognoissons nostre petitesse,
et ne sommes pas si desprouveuz de sens,
Dieu mercy, pour nous enorgueillir otiltre mesure.
Mais, sinon quil vous plaise de prévenir l0 ) par remède
opportun, nous ne. pouvons souffrir desére
ainsi fouliez que nous naions recours où nous espérons
de le trouver, comme Dieu nous y a donne
entree. Cest que par les seigneurs des Ligues, il
soit cogneu qui a tord ou droiot.
Toutefois nous espérons quàiantz entendu ces
9) Ce mot car a été changé en que par une autre main.
10) subvenir Bt.
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