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National Experiences - British Commission for Military History

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la d o C t r i n e d’emploi d e s t r o u p e s d’av i at i o n suisses d u r a n t le xxè m e sièCle 303<br />

2. Des débuts timides<br />

L’histoire de l’arme aérienne en Suisse débute comme dans toutes les autres armées,<br />

par une curiosité timide de la part des états-majors. Des essais sont entrepris<br />

en 1911, avec l’engagement d’un appareil lors des manœuvres de septembre du 1 er<br />

corps d’armée. Les résultats sont très mitigés, <strong>for</strong>geant ainsi les arguments des adversaires<br />

de l’arme aérienne. 3 Un deuxième essai, en 1913, se termine même par<br />

un accident. 4 Le Conseil Fédéral préfère ainsi attendre avant de prendre une décision.<br />

Cette attitude attentiste pousse alors la Société suisse des officiers à lancer une<br />

collecte nationale pour la création d’une aviation. Des officiers de haut rang sont<br />

sceptiques, comme le commandant de corps Sprecher von Bernegg. D’autres y sont<br />

carrément opposés, notamment le commandant de corps Wille, futur général durant<br />

la Première guerre mondiale. 5 Qu’à cela ne tienne, la collecte aboutit et l’on se dirige<br />

vers la création d’une troupe d’aviation alors que le premier conflit mondial éclate.<br />

Lors de la mobilisation générale de 1914, l’embryon de troupe d’aviation est<br />

donc représenté par dix pilotes mobilisés avec leur propre appareil. Parmi les huit<br />

appareils, nous retrouvons deux biplans LVG et Aviatik, un Blériot, un monoplan<br />

Grandjean, un Farman, un Morane-Salunier, un Sommer ainsi qu’un hydravion. 6<br />

Difficile de trouver dans ces conditions une doctrine d’engagement alors même que<br />

la troupe n’existe pas officiellement ! Ce n’est que le 13 août 1915 que le Conseil<br />

Fédéral officialise la troupe en publiant une Organisation provisoire de l’aviation<br />

militaire. 7 Cette organisation demeurera en vigueur d’ailleurs jusqu’en 1936 ! Elle<br />

sera révisée en 1920, 1922, 1923, 1924, 1928, 1929, 1931, 1932 et 1936. 8 Nous nous<br />

trouvons donc face à du provisoire qui dure ! La mise en place du corps des aviateurs<br />

durant la guerre relève du chaos. Sa subordination reste provisoire et personne ne<br />

semble se préoccuper de l’utilisation de cette arme nouvelle. De 1914 à 1916, l’arme<br />

aérienne dépend directement des services de l’Etat-major général. Puis, à l’automne<br />

1916 et jusqu’en 1917, elle est subordonnée à l’office du Génie. Son commandant<br />

délègue alors ses compétences au Chef de la télégraphie de l’armée ! En mars 1917,<br />

enfin, une double-subordination est mise en place : pour l’engagement, l’arme aérienne<br />

dépend de l’Etat-major général mais demeure subordonnée au Génie en ce<br />

qui concerne le matériel et l’instruction. 9 A la fin de la première Guerre mondiale,<br />

il n’existe toujours aucune doctrine d’engagement relative à l’emploi de notre arme<br />

3<br />

Christophe Siméon: L’envol manqué de l’aviation militaire suisse à la fin de la Belle époque (1910-<br />

1914). Neuchâtel, Alphil, 2008, pp. 73-75.<br />

4<br />

Ibid., pp. 132-133.<br />

5<br />

Ibid., pp. 88-89 et 110.<br />

6<br />

Ibid., pp. 156-157.<br />

7<br />

Ibid., p. 157.<br />

8<br />

Office fédéral de l’aviation militaire et de la défense contre avions: 50 ans: Office fédéral de<br />

l’aviation militaire et de la défense contre avions. Berne, Office fédéral de l’aviation et de la défense<br />

contre avions, 1986, p. 23.<br />

9<br />

Ibid.

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