National Experiences - British Commission for Military History

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312 ai r p o w e r in 20 t H Ce n t u ry do C t r i n e s a n d em p l o y m e n t - nat i o n a l ex p e r i e n C e s 7. Les adaptations de la défense combinée et le passage à la défense dynamique La doctrine d’emploi des troupes d’aviation ne connaitra alors que peu de changement jusqu’à la chute du Mur de Berlin. Les préparatifs au niveau opératif s’améliorent néanmoins notablement, avec le premier exercice opératif en 1972 ou encore la rédaction d’un ordre d’opération fixant les premiers engagements pour chaque escadrille en cas de conflit, à une distance allant jusqu’à 95 kilomètres au-delà de la frontière. 64 Au niveau matériel, et malgré l’arrivée des Mirage, la flotte est vieillissante pour les années 1970. Le Département militaire fédéral demande l’acquisition d’un avion d’attaque au sol, censé être le Corsair américain. En 1972, le Conseil fédéral renonce à cette acquisition, ce qui pose le problème du renforcement de notre aviation. 65 En 1973, une solution transitoire est trouvée dans l’acquisition de 30 Hunter supplémentaires, qui assurent alors à la fois des missions de couverture aérienne et d’attaque au sol. 66 En 1975, une centaine d’avions de combat F-5 Tiger sont achetés, avec pour but premier d’assurer la couverture de zone, complétée en 1980 par une deuxième série de 38 appareils. 67 Les Forces aériennes sont donc ainsi en mesure de remplir les 4 missions opératives qui leur sont confiées et atteignent, à ce moment-là, leur paroxysme. La police et la défense aérienne sont confiées aux Mirage ; la couverture de zone, soit l’atteinte d’une supériorité aérienne limitée dans le temps et l’espace est remise aux Tiger alors que la mission d’appui au sol est assurée par les Hunter ; l’exploration est affaire des Mirage de reconnaissance, le tout enfin complété par la mission de transport aérien confiée aux avions légers et hélicoptères. 68 L’importance alors accrue de l’aviation et ses tâches sont entérinées par la Conduite des Troupes 1982. La collaboration avec les troupes terrestres y est plus clairement définie par le biais de lignes de commandement clairement hiérarchisées. 69 Des crédits de vols sont attribués aux corps d’armée qui les distribuent à leurs Grandes Unités et peuvent être utilisés pour les 4 missions opératives confiées aux troupes d’aviation. 70 64 Peter Braun : Der Operationsbefehl « ALPHA » von 1962, op. cit., pp. 262-269. 65 Hans Senn : Entstehung, Redaktion und Umsetzung der Konzeption der militärischen Landesverteidigung vom 6.6.66 in Planungstab der Armee [Eds]: La conception du 6.6.66 - 40 après. Berne, ZEM, Dok 92.001 df, 2007, p. 45. 66 Message du Conseil fédéral à l’Assemblée fédérale sur l’acquisition d’avions Hunter (Du 31 janvier 1973) in Feuille fédérale, 1973, Vol. 1, n° 8, pp. 345-349. 67 Message du Conseil fédéral à l’Assemblée fédérale sur l’acquisition d’avions de combat (Du 27 août 1975) in Feuille fédérale, 1975, Vol. 2, n° 34, pp. 889-903 et Message concernant l’acquisition d’avions de combat et d’avions-école du 12 novembre 1980 in Feuille fédérale, 1980, Vol. 1, n° 3, pp. 222-254. 68 Walter Dürig : op. cit., p. 166. 69 Règlement 51.20 f Conduite des troupes 1982, 1983, Berne, DMF, 121 p., voir également l’illustration 1. 70 Règlement 51.15 f La conduite de l’armée et des Grandes Unités (CAG 83), 1983, Berne, DMF, pp. 26-30.
la d o C t r i n e d’emploi d e s t r o u p e s d’av i at i o n suisses d u r a n t le xxè m e sièCle 313 Cette organisation va demeurer jusqu’à la fin de la Guerre froide. En 1989, la chute du Mur de Berlin remet en cause le modèle de la défense combinée. En 1995, est mise en place la nouvelle armée sous le titre Armée 95. De défense combinée, on passe alors à la défense dynamique. La Conduite tactique 95 ne parle plus de missions d’attaque au sol, seules demeurent la couverture de zone, la reconnaissance et le transport. La mise hors service des Hunter a, de facto, supprimé les missions qui formaient alors le cœur de compétence des troupes d’aviation au début de la Guerre froide et jusque dans les années 1960. Le FA-18, entré en service afin de remplacer le Mirage, ne dispose en effet d’aucune capacité d’attaque au sol vu que la munition requise pour ce type d’engagement n’a pas été achetée. 71 La notion de combat dans le seuil infra-guerrier est nouvellement évoquée, ce qui augmente l’importance de la protection et de la sauvegarde de la neutralité pour les Forces aériennes. 72 La conduite de l’engagement est encore plus centralisée puisque les corps d’armée ne disposent plus de crédits définis mais doivent adresser leurs demandes au commandement de l’Armée, qui fixe les priorités en accord avec le commandement des troupes d’aviation et de défense contre avions dans l’ordre d’opération de l’Armée. 73 8. Conclusion Il est possible de tirer plusieurs conclusions de ce tour d’horizon de l’emploi de nos troupes d’aviation durant le XXème siècle. Tout d’abord au niveau des missions qui leur sont confiées. Une lente mais certaine évolution est notable. Premièrement engagées pour des tâches d’exploration, la mission principale est rapidement devenue l’appui des troupes au sol dès les années 1930 et ce jusque dans les années 1970. On peut alors y distinguer deux phases. La première couvre la Seconde Guerre mondiale et les années 1950 qui cantonnent l’aviation dans un rôle de Close Air Support. Les fonds ne doivent pas être gaspillés et la priorité demeure les troupes combattant au sol. Il faut donc se limiter au strict nécessaire. La césure intervenue en 1958 au sein de la Commission de défense nationale met quelque peu au rencart le CAS, pour fixer la priorité sur l’Air Interdiction et l’Offensive Counter Air. L’aviation devient alors l’artillerie qui permet de frapper au-delà du champ de bataille. De cette période-là, date également l’entrée de l’aviation de chasse dans le concept d’engagement des troupes d’aviation qui reçoivent alors la mission de couvrir les éléments les plus modernes des corps d’armées, à savoir les divisions mécanisées. Cette mission prend petit à petit le dessus dans les années 1970 - 1980 avec l’acquisition des Tiger. La mise en place d’Armée 95 couronne définitivement la couverture de zone comme mission principale puisque les Forces aériennes perdent à ce moment-là la capacité 71 Règlement 51.20 f Conduite tactique 1995, 1995, DMD, règlement donné en 15 parties de taille variable. 72 Règlement 51.15 f Conduite opérative (Cop 95), 1994, Berne, DMF, édition provisoire, p. 40. 73 Règlement 56.90 d Führung und Einsatz der FF Trp 95, 1995, Berne, DMF, pp. 23 et 29.
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