National Experiences - British Commission for Military History
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l’ar m é e d e l’air f r a n ç a i s e fa C e a u x a r m i s t i C e s d e j u i n 1940 83<br />
s’étend à toutes les unités non indispensables à la poursuite de la bataille. Il concerne<br />
aussi de nombreux avions modernes jamais engagés sur le front, mais capables de<br />
voler, même s’ils n’ont pas d’armement ou doivent subir d’importantes opérations<br />
de trans<strong>for</strong>mation.<br />
L’exode dans lequel s’engagent les <strong>for</strong>mations aériennes ne va pas sans poser de<br />
difficultés : « La préparation de ce départ, analyse le chef d’un groupe de chasse, est<br />
laborieuse et réduite d’ailleurs, faute de moyens, à sa plus simple expression. Des<br />
réservoirs d’ailes supplémentaires sont fixés aux plans des avions. Il n’existe, pour<br />
préparer cette navigation risquée que des documents assez sommaires : cartes aéronautiques<br />
à très petite échelle, cartes d’indicateurs des chemins de fer ou même atlas<br />
des écoliers du village de Saint-Laurent-la-Salanque. Les pilotes s’inspirent de ces<br />
éléments pour établir, à leur usage personnel, les croquis rudimentaires où sont reportés<br />
tant bien que mal les caps successifs de navigation. Les décollages des terrains<br />
de la Salanque s’effectuent dans des conditions très difficiles : la piste est encombrée<br />
par une quantité considérable d’avions de toute provenance, dont beaucoup sont en<br />
panne ou détruits. Un Bloch 174 qui doit servir d’avion-guide à un détachement (…)<br />
entre en collision, en roulant au sol, avec un bombardier (…) et prend feu ». 8 Audessus<br />
de la Méditerranée, le guidage est assuré par des MB.174, des DB-7 ou encore<br />
des Potez 63.11 : « Mais les conditions atmosphériques, au voisinage des côtes<br />
de France, dans un rayon de 200 km environ, sont mauvaises : brume, vent violent,<br />
ou même orages locaux avec grains de pluie et de grêle. Certaines patrouilles sont<br />
déportées vers l’ouest et n’atterrissent, en Afrique, qu’assez loin de leur destination<br />
prévue. Les derniers éléments ne traverseront la mer que le 22. Plusieurs pilotes sont<br />
contraints d’atterrir, en panne sèche, au voisinage immédiat de la côte. L’un d’eux<br />
même, dont l’avion a pris feu, se pose en mer, à 50 m du rivage… ». 9<br />
Dans l’intervalle, la nouvelle d’une demande d’armistice s’est répandue, provoquant<br />
les réactions les plus diverses ; mais elle est accueillie « d’une manière<br />
générale avec une stupeur mélangée d’indignation, explique un officier supérieur<br />
d’aviation. Si, en effet, notre aviation de chasse a été contrainte de replier de plus en<br />
plus vers le sud ses bases de départ, ses pilotes par contre n’ont pas cessé de remplir<br />
leurs missions dans toute la mesure où les conditions atmosphériques détestables le<br />
leur permettaient, de survoler le territoire occupé par les unités terrestres ennemies<br />
et de courir (…) sus aux <strong>for</strong>mations de la Luftwaffe, si nombreuses qu’elles fussent,<br />
partout où ils les rencontraient. Le moral du personnel est mis à une épreuve<br />
d’autant plus rude qu’en cette période de désarroi généralisé, les rumeurs les plus<br />
fantaisistes et les plus alarmantes circulent, bientôt démenties par les faits ou le bon<br />
sens, mais aussitôt renaissantes… ». 10 Si le transfert des <strong>for</strong>ces vives de l’armée de<br />
l’Air en Afrique du Nord rassérène une partie des navigants, certains envisagent déjà<br />
8 Ibidem.<br />
9 Ibidem.<br />
10 Ibidem.