National Experiences - British Commission for Military History
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304 ai r p o w e r in 20 t H Ce n t u ry do C t r i n e s a n d em p l o y m e n t - nat i o n a l ex p e r i e n C e s<br />
aérienne. 10 Au sein de l’Etat-major général, l’aviation ne représentait pas une priorité<br />
mais l’on peut tout de même se représenter comment l’engagement des troupes<br />
d’aviation en cas de conflit y était envisagé. Lors des entretiens avec l’état-major<br />
français pour une éventuelle collaboration, on parle de cantonner les avions helvétiques<br />
dans les rôles d’exploration et de direction des feux d’artillerie. 11 La chasse<br />
n’est donc pas d’actualité, comme l’atteste également les achats d’appareils durant le<br />
conflit : 12 DH-1/2, 43 Wild, 109 DH-3, tous des appareils à engager pour des tâches<br />
d’exploration. L’acquisition de ces modèles met au jour des tensions entre le Service<br />
technique militaire et les troupes d’aviation quant aux procédures et responsabilités<br />
pour l’achat du matériel volant. Ce problème sera d’ailleurs récurrent jusqu’à nos<br />
jours. Au sortir de la guerre, le bilan est donc plutôt mitigé et l’aviation suisse est<br />
évaluée par un attaché de défense américain comme « practically helpless ». 12 Le<br />
général Wille demande, dans son rapport sur le service actif, alors même qu’il était<br />
sceptique avant la guerre, le ren<strong>for</strong>cement de l’aviation militaire suisse. 13<br />
3. L’aviation suisse dans l’Entre-deux-guerres<br />
L’Entre-deux-guerres en Suisse est marqué par un certain pacifisme ambiant, loin<br />
du ren<strong>for</strong>cement demandé par le général. L’idéologie du « plus jamais ça » règne<br />
pour une majorité de la population, même si elle n’a pas connu la guerre. L’armée ne<br />
reçoit pas les crédits nécessaires pour sa modernisation et sa préparation s’en ressent.<br />
Il n’en va pas autrement en ce qui concerne les troupes d’aviation qui, comme nous<br />
l’avons vu plus haut, demeurent organisées sur une base provisoire. Depuis 1921,<br />
l’aviation, subordonnée à l’Etat-major général, disposait d’un chef en la personne du<br />
colonel Immenhauser. Celui-ci jouait le rôle d’un chef d’arme. Une doctrine d’emploi<br />
devrait donc se dessiner, même si l’on ne connaît pas encore de directives fixes<br />
quant à l’aviation. 14<br />
En 1924, le Conseil Fédéral présente au Parlement un message relatif à la nouvelle<br />
organisation des troupes. Celui-ci nous permet de nous représenter l’engagement<br />
des troupes aériennes. Il n’en demeure pas moins que, si le message présente<br />
la menace aérienne comme l’une des plus dangereuses, « ce problème reste encore<br />
à résoudre ». 15 Nous nous trouvons donc toujours dans le flou le plus complet. Les<br />
missions que l’on désire confier à l’aviation sont de nature défensive. On envisage<br />
10 Ibid., p. 19.<br />
11 Hans Rapold: Zeit der Bewährung ? Die Epoche um den ersten Weltkrieg 1907 - 1924. Bâle, coll.<br />
L›Etat-major général suisse, Vol. V, Helbling & Lichtenhahn, 1988, pp. 203 et 305.<br />
12 Ibid., p. 425.<br />
13 Ibid., p. 333.<br />
14 Hans Senn: Erhaltung und Verstärkung der Verteidigungsbereitschaft zwischen den beiden Weltkriegen.<br />
Bâle, coll. L’Etat-major général suisse, vol VI, Helbling & Lichtenhahn, 1991, pp. 109-111.<br />
15 « Message du Conseil fédéral à l’Assemblée fédérale relatif à une nouvelle organisation des troupes.<br />
(Du 6 mai 1924.) » in Feuille fédérale, 1924, Vol. 2, n° 21, pp. 61-63.