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La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales

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<strong>Les</strong> produits, ceux qu’on a prescrits quand j’étais sur le lit d’accouchement, on a<br />

acheté avant que ceux qu'on a prescrit que je vais maintenant acheter. Je n’ai pas<br />

pu acheter ça vite et une sage-femme est venue que je dois acheter que c’est nécessaire<br />

pour ma santé et quand mon mari est venu, il a apporté de l’argent et on a<br />

acheté (Mme V., parturiente).<br />

<strong>Les</strong> personnels sont au courant, bien évidemment, de ces dysfonctionnements<br />

qu’ils vivent au jour le jour.<br />

(…) et puis vraiment, certains qui arrivent démunis, qui auraient peut-être dépensé<br />

tout ce qu'elles ont dans les maisons d'accouchement, cliniques, et puis qui<br />

débarquent au CHU sans un sous. Et nécessairement ils doivent payer le kit<br />

avant d'être opéré. Et parfois, on sait que s’ils n'ont pas les moyens ça traîne, ça<br />

traîne … Parfois on leur fait un décès fœtal avant qu’ils puissent réunir les<br />

60 000 Cfa (Sage-femme).<br />

Simplement aucune solution « institutionnelle » régulière et<br />

standardisée n’est pour l’instant envisagée et n’est peut-être « envisageable<br />

».<br />

Nous sommes impuissantes devant ces cas [de pauvreté]. Parfois on les envoie<br />

aux affaires <strong>sociales</strong> et si elles aussi peuvent prendre en charge la moitié, ou bien<br />

si le mari travaille quelque part, il donne son attestation de service qu’il présente<br />

à la caisse voir si on peut les servir… Ou bien il y a les internes de garde, les<br />

DES de garde qui appellent le surveillant général ou le directeur, l’économe, parfois<br />

même la directrice pour dire que nous avons un problème. On nous donne<br />

quelques solutés, quelques médicaments, l’équipe de garde aussi parfois finance.<br />

On va leur donner de l'argent pour aller acheter les médicaments, ou bien si on a<br />

quelques médicaments à portée de la main, on leur donne comme ça, pour sauver<br />

la femme. (…) Dans l’urgence, c’est difficile…(…) On attend l’arrivée <strong>des</strong> parents<br />

qui reviennent le plus souvent tardivement et certaines meurent avant leur<br />

retour (Sage-femme).<br />

Tout ceci conduit à une impossible gestion de l’urgence<br />

Quand j’étais enceinte, c’est au centre communautaire de T. que j’ai fait les<br />

consultations prénatales. Mais quand je voulais accoucher, je suis allée au centre<br />

de santé du quartier <strong>des</strong> E. (…) Quand j’ai voulu accoucher, le premier bébé qui<br />

veut sortir c’est « siège ». On m’a demandé de l’échographie ici au centre de T.,<br />

mais comme c’était vendredi, mon mari a dit que c’était lundi qu'on allait la<br />

faire. Et c’est samedi que j'ai accouché.<br />

Quand elles vont vues que c’était « siège », elles ont dit qu’elles ne pouvaient pas<br />

m'accoucher parce que mon ventre est volumineux et que comme je n'ai pas apporté<br />

d’échographie, elles ne savent pas comment est le bébé dans le ventre. Donc,<br />

elles nous ont envoyé à T. Quand on est allée à T. jusqu’à ce qu'on arrive l'en-<br />

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