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La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales

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On attend donc les parents de M. C. pour leur dire d’aller à C. avec leur malade,<br />

en espérant qu’il y aura un anesthésiste là-bas.<br />

Sage-femme : « on attend les dernières décisions <strong>des</strong> médecins, on ne sait pas ce<br />

qu’ils vont décider ».<br />

Dr. B. : « on peut donner une ordonnance. Que les parents aillent avec l’ordonnance.<br />

Il faudrait que les parents sortent trouver les médicaments… »<br />

10h40 : Le garçon de salle vient chercher M. C., je l’emmène au bloc, l’anesthésiste<br />

est venue. <strong>La</strong> remplaçante, non l’autre…<br />

10h50 : Le garçon de salle appelle Mme B. pour qu’elle se rende au bloc. Elle<br />

part en poussant un chariot et en emmenant une boîte métallique<br />

11h10 : Elle revient du bloc avec l’enfant de M.C., qu’elle conduit ensuite au<br />

centre de réanimation<br />

11h37 : Retour de Mme B. : « le bébé est en réanimation, pour la mère, c’est<br />

presque fini »<br />

Prenons un autre exemple de ces petits dysfonctionnements<br />

conduisant parfois à <strong>des</strong> drames. Nous le disions précédemment : les<br />

plus humbles <strong>des</strong> travailleurs peuvent tenter « d’arrondir » leurs fins<br />

de mois, notamment en poussant les lits afin de permettre quelques<br />

déplacements et « visites » à <strong>des</strong> mala<strong>des</strong>. Observons les conséquences<br />

de cette pratique banale.<br />

« Comme c’est dans notre pays, chez nous, il n’y a pas d’autre chose à faire. On<br />

vient ici pour ne pas rester au quartier sans occupation. Comme aujourd’hui, par<br />

exemple, je lave les habits <strong>des</strong> médecins, je les repasse pour que le lundi, ils<br />

puissent les porter dès leur arrivée.<br />

Des fois ils nous donne 300 ou 700 Cfa, ça dépend. À part ça aussi, je lave les<br />

bureaux <strong>des</strong> médecins et ils nous donnent 100 euro ou 150 Cfa.<br />

Quand tu ai<strong>des</strong> certains mala<strong>des</strong> pour les prendre et les conduire dans les différentes<br />

salles, elles te donnent 200 jusqu’à 1000 Cfa, selon la possibilité <strong>des</strong> parents<br />

(M C., Garçon de salle).<br />

Il est regrettable, mais compréhensible, qu’un manœuvre use et<br />

abuse ainsi du transport <strong>des</strong> mala<strong>des</strong> pour améliorer ses revenus. Il y<br />

est aussi contraint pour survivre. Mais, conséquence : soulignons surtout<br />

que ces mo<strong>des</strong>tes détours lucratifs peuvent parfois priver le service<br />

d’un de ses éléments « mo<strong>des</strong>tes » mais parfois essentiel.<br />

Au début, il y avait quatre chariots, mais aujourd’hui il n’y en que deux qui<br />

sont fonctionnels. S’il y a un malade qui doit aller dans un autre service, par<br />

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