25.06.2013 Views

La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales

La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales

La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

L’échographie, ça coûte <strong>des</strong> milliers de Cfa, mais l’appareil qu’on avait est en<br />

panne actuellement depuis près d’un an. C’est ainsi qu’on a essayé de faire venir<br />

un autre échographe en attendant que l’hôpital ou le Ministère nous en procure.<br />

Donc à présent, les patientes donnent directement l’argent. C’est le docteur C. qui<br />

s’en occupe. Le paiement se fait par tranche parce que nous avons organisé la facilité<br />

de paiement. C’est lui qui nous a fourni l’appareil. (Dr. M.).<br />

Mais comment imaginer et assurer la maintenance d’un outil<br />

collectif dont les profits liés à son usage iraient non à celui qui l’utilise<br />

mais à la structure qui en serait une sorte de « propriétaire<br />

anonyme» ? L’usage collectif d’un simple objet technique implique<br />

un espace public régit par <strong>des</strong> règles respectées par tous et profitant<br />

à tous de manière équivalente…<br />

En fait, le quotidien et pratiquement toutes les activités sont<br />

régis par ce système de « double contrainte » : il faut œuvrer correctement<br />

selon les normes du service mais aussi pallier les insuffisances<br />

de l’institution publique et, de plus, trouver les moyens de survivre<br />

personnellement dans un environnement social difficile.<br />

Ces constants « double bind » sociaux caractérisent particulièrement<br />

la situation <strong>des</strong> « étudiants » en spécialité : les « CES ».<br />

En effet, leur situation est proprement intenable puisque ces<br />

médecins - souvent responsables d’une famille - doivent travailler<br />

pendant cinq années sans être rémunérés. Cela est bien évidemment<br />

impossible. Ils sont donc obligés de « se débrouiller », et principalement<br />

de trouver <strong>des</strong> ressources « privées » sur leurs lieux de travail.<br />

<strong>Les</strong> gar<strong>des</strong> ne sont pas rémunérées. Seulement on nous donne un petit truc de<br />

1000 Cfa par jour de garde. Et nous payons pour notre formation de spécialité.<br />

(…) Peut-être si les parents nous assistent, mais avec nos activités quotidiennes<br />

on pourra s’en sortir pour payer…(…) On a <strong>des</strong> mala<strong>des</strong> qui viennent, et on fait<br />

<strong>des</strong> consultations.<br />

Avant à la maison, je fais toutes les consultations, mais c’est ici que je fais de la<br />

gynéco-obstétrique.<br />

À la maison ce sont <strong>des</strong> injections, perfusions, <strong>des</strong> pansements, etc. Si j’ai <strong>des</strong><br />

échantillons médicaux j’essaie de les placer. Mais dans le cas contraire, je prescris<br />

une ordonnance, les mala<strong>des</strong> vont acheter. (…)<br />

Si c’est une femme en travail, je viens directement avec elle à l’hôpital à D. ici.<br />

Avant je faisais ça dans mon cabinet, mais depuis que j’ai fermé, je n’ai pas fait<br />

accoucher dans mon salon, je viens ici.<br />

- 61 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!