La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales
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- L’accompagnant n’a ni le statut, ni l’autorité personnelle pour<br />
s’imposer au médecin.<br />
- Il a envoyé la famille de la malade chercher de l’argent avant<br />
de la prendre en charge.<br />
Le cas suivant illustre encore d’autres causes susceptibles d’engendrer<br />
un retard dans la prise en charge <strong>des</strong> urgences :<br />
Un dimanche après-midi au CMC, une femme est couchée sur un <strong>des</strong> lits de la<br />
salle de consultation en gynécologie. Elle se plaint de violentes douleurs abdominales.<br />
Ne sont présents que deux stagiaires, étudiants en médecine. L’un d’eux<br />
a administré un produit à la patiente et attend de voir si la douleur va se calmer.<br />
Il parle d’annexite. Il a demandé au chirurgien de confirmer son diagnostic. Le<br />
chirurgien, qui consulte <strong>des</strong> mala<strong>des</strong> dans une salle voisine, a oublié le cas signalé<br />
par le stagiaire car ce dernier n’a pas l’autorité nécessaire pour se faire écouter<br />
du chirurgien. Lorsque le chirurgien examine enfin la patiente, il conclut à<br />
une crise d’appendicite. Le stagiaire négocie le prix de l’opération à la place du<br />
chirurgien, en aparté avec le mari, à 53,57 €. Le mari part chercher l’argent et<br />
demande conseil à une de ses parentes, médecin dans un autre hôpital, qui<br />
confirme la nécessité de l’opération. L’intervention chirurgicale n’interviendra<br />
que le lundi matin.<br />
L’absence de médecins confirmés le week-end, l’inexpérience,<br />
le manque d’autorité <strong>des</strong> stagiaires de garde, la recherche de l’argent<br />
par la famille de la patiente, la demande de plusieurs avis médicaux,<br />
sont responsables de retards de prise en charge dans la structure<br />
même.<br />
<strong>Les</strong> conséquences de la privatisation <strong>des</strong> soins sur la prise en charge <strong>des</strong><br />
parturientes<br />
<strong>La</strong> privatisation <strong>des</strong> soins désavantage fortement les <strong>femmes</strong><br />
sans relations et sans argent qui se trouvent laissées pour compte. Cependant<br />
ce n’est pas sans effet pervers pour les mala<strong>des</strong> « protégées ».<br />
Ces dernières subissent <strong>des</strong> retards de prise en charge. On les rencontre<br />
dans les structures attendant leur médecin.<br />
Le samedi 13 mars, une femme enceinte arrive au CMC. Elle s’allonge sur le<br />
banc placé sur la terrasse. Son accompagnante va demander aux sages-<strong>femmes</strong><br />
et aux matrones si elles acceptent que la patiente se couche sur un lit en salle<br />
d’hospitalisation en attendant l’arrivée de son médecin traitant qui lui a donné<br />
rendez-vous.<br />
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