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La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales

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Mais ce n’est pas une solution suffisante car les soignants n’apportent<br />

pas toujours leur matériel de peur qu’il soit volé ou abîmé.<br />

J’ai mon tensiomètre personnel que j’amène de temps en temps parce que je ne<br />

peux pas le passer pour une utilisation de tout le monde au risque de le gâter.<br />

Bien sûr, d’autres diront que c’est méchant quand tu ne leur prêtes pas et qu’ils le<br />

voient avec toi. Donc, mieux vaut le laisser à la maison (Un CES de l’hôpital).<br />

<strong>Les</strong> soignants travaillent dans la structure publique avec leur<br />

matériel personnel essentiellement pour <strong>des</strong> interventions personnelles<br />

et planifiées. Le problème de matériel se pose de façon plus<br />

cruciale pour la prise en charge <strong>des</strong> urgences et <strong>des</strong> <strong>femmes</strong> sans relations.<br />

Si la solution trouvée par le personnel pour remédier au<br />

manque de matériel est la privatisation <strong>des</strong> outils de travail, cette privatisation<br />

généralisée a pour conséquence que le matériel collectif<br />

n’est pas entretenu, ni renouvelé.<br />

<strong>La</strong> débrouillardise est finalement le moyen pour pallier ces insuffisances.<br />

L’expression qui revient sur toutes les lèvres est : « on se<br />

débrouille ».<br />

<strong>Les</strong> gants stériles font partie du kit, s’il n’y en a pas, c’est l’anesthésiste qui doit<br />

se débrouiller (Un médecin de l’hôpital).<br />

<strong>Les</strong> moyens sont divers : acheter avec <strong>des</strong> marchands ambulants,<br />

s’arranger avec un collègue d’un autre service…<br />

Des fois, on donne <strong>des</strong> kits incomplets, les sages-<strong>femmes</strong> se débrouillent avec les<br />

ambulants (Une pharmacienne de l’hôpital).<br />

Si on a <strong>des</strong> ruptures de produits anesthésiants, je vais à la chirurgie, on me<br />

donne, on se rend service entre nous (Un anesthésiste de l’hôpital).<br />

On peut avoir <strong>des</strong> amis qui voyagent souvent. S’ils vont dans <strong>des</strong> séminaires, on<br />

leur dit, faites tout pour nous envoyer ça ou ça. Il y en a qui sont gentils ; <strong>des</strong> fois,<br />

ils envoient. Certains cliniciens privés quand ils font la commande, on profite avec<br />

eux (Un médecin de l’hôpital).<br />

Certains médecins récupèrent le surplus de médicaments achetés<br />

par la famille d’une parturiente précédemment opérée.<br />

Lorsqu’il y a rupture de produits anesthésiants, on se débrouille, il peut arriver<br />

que les produits d’une malade qu’on a soignée reste, c’est avec cela que l’on se débrouille<br />

(Une anesthésiste du CMC).<br />

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