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La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales

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Elle était venue samedi, on a dit qu’on va la garder jusqu'à ce qu’elle accouche<br />

normalement, mais vu la tension de l'enfant, on disait que l'enfant ne respirait<br />

pas bien. On a voulu sauver l’enfant (accompagnante de Mme T. G. césarisée).<br />

Une menace d'éclampsie :<br />

<strong>Les</strong> docteurs m’ont dit que je m’énerve trop. Et moi-même je sais que c’est cela,<br />

parce que mon mari m’énerve trop (Mme D., éclamptique césarisée).<br />

En fait, il y a, non seulement, un lexique particulier mais, il faut<br />

surtout s’interroger, si l’on souhaite dialoguer avec les parturientes et,<br />

analyser ce qu’elles peuvent comprendre <strong>des</strong> soins. Et les médecins<br />

oublient trop souvent que dans ce domaine et, ne serait-ce que pour<br />

situer l’aménorrhée, ils ont besoin de « communiquer » avec les<br />

<strong>femmes</strong>. Ils ont donc besoin de faire référence à un « savoir corporel<br />

» <strong>des</strong> <strong>femmes</strong>, à la manière dont elles vont, par <strong>des</strong> mots, exprimer<br />

un certain rapport à leur corps. Mais, en fait, « l’affaire est souvent<br />

vite résolue » puisqu’en fait rien n’est véritablement dit aux patientes,<br />

et rien n’est, non plus, sérieusement expliqué aux maris.<br />

Ici encore, il ne s’agit pas de critiquer abusivement. Ces aspects<br />

langagiers ne sont pas enseignés dans les écoles médicales et paramédicales.<br />

Dès lors, la pratique de soins ne les inclut pas.<br />

Outre ces aspects linguistiques, il s’agit aussi de comprendre les<br />

contraintes <strong>sociales</strong> de ses interlocuteurs et de leurs choix affectifs. Et<br />

l’on peut ainsi s’interroger pour savoir comment se pose la question<br />

d’une nouvelle grossesse pour une femme qui a été césarisée mais<br />

dont l’enfant est mort né.<br />

Question : Après combien de temps tu pourras concevoir ?<br />

Réponse : On dit souvent deux ans, trois ans… Moi je vais refaire un enfant<br />

après deux ans (T. R. Césarisée enfant mort).<br />

(6) <strong>La</strong> dimension affective de l’accouchement - mort<br />

maternelle, mort fœtale, mort de l’enfant, inquiétude<br />

envers l’enfant – n’est pas prise en compte<br />

En fait lorsque l’on aborde cette question, il s’agit essentiellement<br />

pour les personnels d’évoquer l’annonce du décès.<br />

En cas de décès, on essaie d’approcher les parents pour leur dire. On appelle le<br />

mari ou bien l’accompagnant et on lui dit que ça c’est mal passé, on les accom-<br />

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