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La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales

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ver, alors finalement nous sommes partis au Centre médico-social. (…) Nous<br />

avons un voisin qui a un véhicule et c’est lui qui nous a amené.<br />

Question : Vous l’aviez prévenu ?<br />

Nous avions prévenu sa femme le même jour. Même si c’est loin, nous sommes allés<br />

au CMC parce que j’y connais une femme docteur.<br />

À R., on m’a informé que je ne pourrai pas accoucher comme cela et qu’il faudrait<br />

qu’on fasse une intervention. Je leur ai dit que j’étais d’accord, mais qu’il<br />

fallait d’abord que je prévienne mon médecin et lui demander ce qu’elle propose.<br />

Lorsque nous lui avons dit, elle a dit de venir à D. et nous y sommes venus.(Mme<br />

K., 37 ans)<br />

Lorsque j’ai eu mal, nous sommes allés chez la femme à qui je me suis confiée.<br />

C’est une amie qui m’a parlé d’elle et qui m’a accompagné chez elle. Elle a une<br />

clinique chez elle, mais c’est une femme qui travaille ici. Elle a vu qu’à elle seule,<br />

elle ne pouvait pas faire le travail, raison pour laquelle, nous sommes venus (Mme<br />

F. B., 18 ans, nourrice).<br />

C’est aussi cette « manière de confiance incitant à se confier »<br />

qui induit les conduites <strong>des</strong> parturientes<br />

Je partais au domicile d’une femme qui travaille à l’hôpital de G. pour me faire<br />

consulter. C’est ma maman qui m’a emmenée chez elle pour qu’elle s’occupe de<br />

moi. J’habite H., c’est hier que nous sommes partis chez elle, elle nous a dit de venir<br />

à l’hôpital (…).<br />

Elle m’a demandé 18 euros. Le reste devrait être payé après l’accouchement.<br />

L’ordonnance est là, mais les médicaments ne sont pas achetés. Mon mari se<br />

trouve à D., il n’est pas encore informé de ma situation (Mme A. S., ménagère).<br />

Face à ces dysfonctionnements majeurs, les responsables, pris<br />

dans les mêmes processus et obligations <strong>sociales</strong> et économiques, ne<br />

peuvent pas vraiment agir. Et très largement, les remarques et éventuelles<br />

sanctions restent lettres mortes.<br />

Vous savez ici, les sanctions ne sont que verbales (Dr L.).<br />

Des fois, on dépose la femme, on se met à dormir ou à causer alors que la femme<br />

crie là-bas toute seule. Ça ne nous met pas à l’aise. Nous sommes obligées de rester<br />

avec ces <strong>femmes</strong>. Nous critiquons les sages <strong>femmes</strong> qui font cela, mais nous ne<br />

pouvons pas leur dire. Vous savez, en Afrique, on ne peut pas dire la vérité à un<br />

supérieur, et la personne risque de dire que tu n’es pas là pour m’apprendre. Et<br />

le lendemain, la personne ne te dira pas bonjour… (Mme S., S.-F.).<br />

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