25.06.2013 Views

La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales

La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales

La Bataille des femmes - Les Classiques des sciences sociales

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Oui, il y a les très anciennes sages-<strong>femmes</strong>, qui sont nos références. Elles travaillent<br />

très bien. Elles font toutes, leurs accouchements ici. Elles n’ont rien à<br />

nous [les médecins] envier (Dr. T.).<br />

<strong>Les</strong> sages-<strong>femmes</strong> qui amènent leurs patientes ici sont <strong>des</strong> sages-<strong>femmes</strong> qui pour<br />

une raison ou pour une autre ont une certaine renommée. Même si elles sont à la<br />

retraite, les <strong>femmes</strong> vont les voir à domicile, et à l’accouchement elles les emmènent.<br />

Mais quand elles viennent, elles entrent dans les exigences et les comportements<br />

habituels du service. Elle payera le recouvrement <strong>des</strong> frais de l’hôpital, elle va<br />

acheter le dossier dans lequel se trouve le partogramme…(Dr. L.).<br />

C’est d’ailleurs vers ces sages-<strong>femmes</strong> « idéales » que les sages<strong>femmes</strong><br />

« ordinaires » vont diriger leurs propres enfants pour accoucher.<br />

Preuve ultime d’une confiance en acte.<br />

Il y a Madame S. C’est une très bonne sage-femme. (…). Mes deux filles attendent<br />

<strong>des</strong> enfants, c’est à elle que je les ai confiées, elles ne vont pas accoucher ici,<br />

mais c’est elle qui fait le suivi (Mme S.F).<br />

En fait, ces sages-<strong>femmes</strong> construisent, malheureusement au<br />

passé, ce que devrait être, à la fois une bonne formation et une bonne<br />

pratique. Elles nous expliquent d’ailleurs de manière tout à fait claire,<br />

les raisons de la rectitude de leurs actes.<br />

Nous avons eu un bon encadrement (…). On avait de bons professeurs pour les<br />

cours théoriques, et de bons médecins qui nous donnaient <strong>des</strong> cours d’infirmières et<br />

de sages-<strong>femmes</strong>. Bref, nous n’étions pas nombreuses et nous étions bien suivies.<br />

(…) Nous étions normaliennes, nous ne voulions pas enseigner. On nous a prises<br />

à l’École sans concours (…). Nous avons évolué ensemble (…). Nous aimions<br />

notre métier. (…) Arrivée à l’hôpital il y avait les anciennes que j’ai trouvé et<br />

qui m’ont formée, et ma directrice qui avait le don quand elle examinait une<br />

femme, elle nous appelait et nous disait : « moi je trouve telle chose, prend le gant<br />

et regarde ce que tu trouves ».<br />

Avec le professeur B., nous étions à chaque fois obligées de continuer à lire nos<br />

livres, parce qu’à chaque fois il nous posait <strong>des</strong> questions …<br />

Quand un couple vient chez moi et me dit Madame S., j’ai entendu parler de<br />

vous et je vous confie ma femme. À partir de ce moment, où j’accepte, je m’engage<br />

à sauver et la mère et l’enfant (Madame T., S.-F.).<br />

Mais il importe cependant de ne pas oublier que cette procédure<br />

constitue aussi <strong>des</strong> « laissées pour compte ». <strong>Les</strong> conséquences<br />

- 73 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!