Orphée 2001 - Margelle

Un peu de voc
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Paris canaille
On tourna le dos à l’Hôtel des monnaies, la vainqueresse musardait, fei‑
gnant de rien deviner de mes émois ni de la captivité dans laquelle, d’un
inimitable balancement fessier, elle m’avait jeté. Je me souvins de ce que
me disait mon ami Jacques Calanque le psy à nommer son problème, c’est
le résoudre. Si je pouvais trouver le nom de ce cul, je pourrais l’interpel‑
ler et probablement briser le « train » d’ondes qu’il dirigeait vers moi.
J’extirpai mon portable et composai le numéro du psy le plus à la mode
intra muros. Il était sur liste verte, de nos jours le citoyen lambda est sur
liste rouge et le reste en liste noire, bien entendu. Par chance, j’évitai sa
combox et ses déviateurs. Je lui expliquai en deux mots mon problème.
J’étais charrié dans le quartier latin par le sillage d’un Cul majuscule.
‑ Ah, dit‑il, banal et pas banal, quand on te connaît.
‑ Tu peux le dire, mes yeux ne peuvent se détacher de ce centre danseur
de l’univers, j’ai eu toutes les peines du monde à composer ton numéro.
Mais il me reste la parole.
‑ Haha, pour l’instant ! Tu me parais bien amorcé ! Mais, Jacques, de
quoi te plains‑tu, au fond ? La majorité des hommes paieraient pour vivre
ce que tu vis. Tu satisfais ton appétit de voyeur et tes fantasmes maso‑
chistes d’un seul coup. Et sans bourse délier !
‑ Passons à l’essentiel, le coupai‑je. La parole peut m’être retirée d’un
trottoir à l’autre.
‑ Tu as raison. Au fait, comment va la divine Oriane ?
‑ Une partie de moi est à sa recherche.
Il jubila à
‑ Voyeur, schizo et maso, tu es béni des dieux, mon vieux !
‑ Oui et non, grommelai‑je. Je veux bien la suivre comme un caniche,
mais un autre jour. J’ai besoin de me réunir, essaye de comprendre ça.