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Orphée 2001 - Margelle

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‑ Ça, c’est sûr ! (Je reprenais peu à peu du poil de la bête.) Mais rien<br />

d’agréable. Elles vont essayer de te tuer.<br />

‑ Flûte, — elle ne me parut guère inquiète de cette prédiction — flûte, je<br />

me suis juré de ne pas utiliser certains de mes pouvoirs en personne. Sur<br />

le moment je ne relevai pas cette façon de parler : en personne.<br />

‑ Partons, lui dis‑je, partons. Il n’y a pas de honte à prendre nos précau‑<br />

tions. Nous pourrons toujours intervenir plus tard.<br />

Elle se campa devant moi, jambes écartées.<br />

Au fait aviez‑vous remarqué que je n’ai plus parlé de ses jambes depuis<br />

l’assassinat de Géronimo à Collonges ? Je dois être fou ! Elle a les jambes<br />

les plus extrêmes qu’une femme puisse posséder. Longues, élégantes et<br />

puissantes. Je sais bien que je la dis gracile et frêle mais c’est un air qu’elle<br />

se donne. Et avec ses jambes elle fait exactement ce qu’elle veut. Il faut<br />

que je prenne une pause, que je vous cause tout de suite de ces jambes,<br />

vous ne savez pas à quel point ça vous manque mais dans quelques ins‑<br />

tants vous allez le savoir.<br />

Même si elle se met de vieux jeans, un sac‑poubelle, une robe de moine<br />

ou l’une de ces conneries style « hypertendance » conçue par des pédés,<br />

Oriane passera devant vous et vous mourrez. De plaisir. Du plaisir d’avoir<br />

vu « ses jambes ». C’est comme ça. Ce n’est pas par hasard que quelque<br />

part dans ce bouquin je vais déplorer que l’on me fasse parler des culs,<br />

moi qui suis un fanatique de jambes de femmes. Ça, c’est mon sujet et je<br />

peux me montrer intarissable si vous avez l’imprudence de me brancher<br />

là‑dessus. Tenez, je vous raconte l’histoire d’une américaine qui a traversé<br />

ma vie. Elle s’appelait Anya et c’était la fille du général Patton. Bon début<br />

hein ? Je travaillais avec un jeune chorégraphe cubain nommé Alfonso, il<br />

était pédale à 1000‑%. Mais quand Anya passait — les longues et intermi‑<br />

nables jambes musclées et élégantes que Dieu lui avait prêtées — Alfonso<br />

disait : « Jack, retiens‑moi, je sens que je vais changer de religion. » Je<br />

le retenais bien sûr car je voulais être celui qui irait déchiffrer l’écriture<br />

des jambes d’Anya. Je l’ai fait et j’ai appris que ce mystère, quand il se<br />

livre, se refuse. Et qu’il faut recommencer sans cesse jusqu’au moment où<br />

la propriétaire, portée par ces mêmes jambes, disparaît à l’horizon parce<br />

qu’elle n’a pas partagé nos extases sexuelles et mystiques. Voilà ! Vous<br />

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